Les Enfants de Timpelbach

On sait faire des films en France. Des films avec un brin de scénario, quelques idées et très souvent sans vraiment rivaliser avec l’efficacité des films anglophones. On ne joue pas dans la même catégorie, voilà tout. Alors lorsqu’on voit les affiches du premier film de Nicolas Bary, on se dit que cette guerre des boutons sauce Harry Potter est assez prometteuse.. Sauf si on retombe dans les travers que l’on connait.

 

Les Enfants de Timpelbach est une adaptation d’un roman à succès de Henry Winterfeld. On y retrouve un village perdu dans les montagnes où la vie s’écoule paisiblement.. Enfin pas vraiment, si on compte toutes les bêtises accumulées par les petits garnements qui y habitent. Une tranquillité perdue, l’insécurité qui guette? Les adultes, désespérés, décident de laisser leurs enfants à eux mêmes pour un temps histoire de leur apprendre les bonnes manières. Dès lors, les enfants vont se diviser en deux camps, prêt à s’affronter pour conserver les intérêts du village, et attendre le retour des adultes, malheureusement emprisonné par de sombres militaires.. Le tout est joliment enrobé dans des décors et des costumes à mi chemin entre Harry Potter et l’esprit vagabond des Jeunets et Caro, ce qui laisse l’imagination courir. Les enfants, spectateurs, seront comblés.

 

Triple hélas, là où l’occasion était donné d’avoir un récit épique, d’affrontements espiègles et désordonnés, on retrouve un script assez plat, avec quelques âneries par ci par là, une vraie scène de combats de gamins saupoudrés de mécanismes ronflants et de gadgets imaginés par les gosses, et dans tout cela une niaiserie assez agacante (histoire d’amour très appuyé sur les enfants, limite mélo) qui surplombe tout le récit. D’ailleurs, le final qui aurait pu voir beaucoup de choses se faire (mais je ne dis rien de mes idées sans gacher l’éventuel plaisir de voir ce film) retombe à la limite du calme plat pour faire en sorte que le récit se termine rapidement. On passera le casting des enfants, plutôt sympathique sans être extraordinaire, qui ne laissent pas de souvenirs impérissables mais quelques scènes où on esquisse un sourire. On place là dessus quelques têtes connues, et voilà un beau cadeau de Noêl sans réelle consistance.

Car sans manquer d’imagination, Timpelbach manque d’audace, et on se laisse à rêver ce qu’en aurait fait un réalisateur confirmé, sachant manier sa caméra, son montage et ses acteurs. A voir le remake dans 30 ans (ou l’éventuelle suite pourquoi pas).

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