Les Amants Passagers

Après un long cycle mélodramatique sublime (Tout sur ma mère, Parle avec elle, Volver, Étreintes brisées…), et un petit détour par le thriller (La Piel que habito), Pedro Almodovar revient avec Les Amants Passagers à la comédie gay friendly, qui fit ses premiers succès dans les années 80.

Sur la compagnie aérienne Peninsula, le vol Madrid-Mexico n’atteindra jamais sa destination : le train d’atterrissage est défectueux. Le personnel de bord a drogué la classe économique et doit distraire la classe affaires en attendant de pouvoir atterrir à Madrid où tous les couloirs d’atterrissage sont occupés. Avec l’impatience et la peur, les langues se délient…

Avec une galerie de personnages fantaisistes et agréables, nous embarquons sur ce vol, un peu long malgré les petites 90 minutes que durent le film. Pedro Almodovar aussi est parti en vacances à l’écriture de ce scénario paresseux et sans enjeu dramatique intéressant. Dommage car le metteur en scène de génie n’a pas chômé à cette fonction. Il livre un film formellement intéressant, dont le casting est irréprochable. Mais l’ennui l’emporte sur l’audace de la réalisation. Les personnages farfelus (notamment trois stewarts qui le temps d’une scène époustouflante enflamme l’avion en dansant sur I’m so excited) nous racontent beaucoup de choses anecdotiques, parfois rigolotes mais trop décousues. Si l’on rit par moment c’est sans trop de conviction.

Il tente également de nous parler de la mort, du pardon, de la crise financière, mais à trop vouloir en dire, il perd le spectateur à travers une succession de gags entre hystérie et remise en question.

Almodovar déçoit avec ce retour à la comédie par un manque de dynamisme scénaristique. Je le préférais clown triste.

2 / 5