Les Adoptés

Etonnante Mélanie Laurent. Omniprésente cette année, multi-média (disque, films, Cannes..), la nouvelle princesse du cinéma français n’a pas fait que dans la dentelle, mais tente de terminer l’année sur un jackpot : son premier long métrage en tant que réalisatrice. Et comme actrice aussi, évidemment.

Et étrangement, ça fonctionne. Son premier long recèle plus de qualités et d’ambitions que ses dernières prestations uniquement face caméra. Réunissant un joli casting, de Marie Denarnaud et Clémentine Célarié trop rares, à un Denis Ménochet en forme depuis son Tarantino (tiens, Mélanie aussi..), l’actrice s’intègre dans un environnement qu’elle créée, et ça marche. Dans une histoire dramatique, celle d’une rencontre, enivrante et passionnée, puis d’un deuil, long et douloureux. L’histoire à trois personnages, deux soeurs (dont l’une adoptée, pivot central de la pièce) et un homme, est donc une montée en puissance pour mieux déconstruire ensuite l’ensemble. Ce qui fonctionne assez bien, l’alchimie entre Denis Ménochet et Marie Denarnaud étant assez palpable.

Malgré un sentiment mélodramatique trop présent (bien que l’histoire soit assez dure, chaque scène semble en rajouter dans le pathos), Mélanie Laurent s’en sort extrêmement bien pour son premier long, passage toujours délicat. Avec une image résolument moderne, proche d’un clip version longue (flous omniprésents, douceur de l’image…), elle joue la carte du film contemporain, tragique et amoureux. Des thématiques vues et revues, à la limite dangereuses pour faire original, mais qui marche parfaitement ici, grâce à la délicatesse du casting (on réclamerait plus souvent Célarié dans ce registre!), et sur le ton résolument indé’ que prend l’ensemble. Loin d’être parfait, ce premier long métrage est toutefois une excellente surprise, loin de ce que l’on pouvait craindre.. Et donc plein d’espoir pour la suite, avec toutefois moins de grandiloquence dans le ton.

3 / 5