Dinner for Schmucks

Difficile de séparer le bon grain de l’ivraie dans la vague des remakes qui traversent l’Atlantique. Les studios américains sont toujours en recherche de succès locaux à exporter, et se servent largement chez nous côté comédie. En attendant Bienvenue chez les Ch’tits US, nous voici avec un serpent de mer à l’hollywoodienne, le Diner de Cons, qui aura mis plus de douze ans à voir le jour. Et pour quel résultat! Loin d’être une simple resucée de l’original, ce Dinner For Schmucks nous sert la crème de la comédie US pure et dure sur un plateau. Un film une nouvelle fois largement sous estimé, à tort. Gageons qu’à ce jeu là, les films les plus intéressants soient les moins mis en avant.

Francis Veber nous servait en 1998 cette histoire de « cons » ; un diner parisien bourgeois hebdomadaire, où chaque invité de luxe venait accompagné d’un idiot à la semaine, véritable pépite d’absurdité et d’innocence. Jusqu’au con de trop, celui qui va faire empirer les choses jusqu’au point de non retour. Barry est celui-là, féru de souris empaillées pour reconstituer des évènements historiques, entrant dans la vie de Tim, analyste financier à succès et presque marié. Barry, tornade d’idées pas toujours futées, devient son pire cauchemar, en attendant un dîner prophétique où la crème de la bêtise locale se retrouve entre quatre murs. Et aussi la (moitié de la) crème des comiques actuels, de Steve Carell qu’on ne présente plus, Zach Galifianakis le nouveau venu, Jemaine « Conchords » Clement, Chris « IT Crowd » O’Dowd… Il n’y manque que certains de leurs camarades partis faire d’autres films (Ferrel, Reilly, McBride…), et le tour était joué. Mais on ne refera pas Anchorman chaque année..

Et force est d’avouer que ce Diner est tout aussi appétissant que le premier. Bien moins premier degré, bien moins drôle, mais tout aussi attachant grâce au duo principal Carell-Rudd qui se connaît par cœur. La série de guests à leur côté aide également à tenir le rythme, et c’est de catastrophes en catastrophes que l’on arrivera à un final convenu mais somme toute aussi sympathique que le reste. Jay Roach (Austin Powers, Meet The Parents…) sait donner du contenu et faire avancer son histoire, et on sort du contexte théâtrale de l’original pour un film qui bouge un peu plus. On ne trouvera pas tout aussi bon, certaines parties frôlant le trop politiquement correct, mais tout se termine bien et sur une bonne note. Un film foncièrement idiot, servis par les meilleurs, qui devrait trôner en haut des comédies de l’année si sa sortie salles n’avait pas été aussi saccagée… Mais on commence à avoir l’habitude.