Le bon gros géant, la déception Spielberg

Cannes 2016 / Sélection Officielle

Steven Spielberg à Cannes, il faut avouer que ça amplifiait notre envie de descendre sur la Croisette. Le réalisateur nous ayant habitué à l’excellence, on savourait déjà par anticipation cette adaptation de Roal Dahl, qui serait une bouffée d’air frais au milieu d’une compétition un brin plus sérieuse. Patatras ! LE BGG (faisons court) se révèle une déception à hauteur de l’attente, une comédie pour enfants non dénuée de qualités, mais relativement anodine.

Dès les premiers plans de cette histoire de géants, d’orpheline & d’Angleterre, on se dit que c’est une nouvelle belle histoire qui commence. Spielberg plante sa caméra dans un Londres du siècle dernier, pour y découvrir un géant un peu facétieux, timide mais pleins de belles intentions. Ce géant est incarné par Mark Rylance (son nouveau favori depuis LE PONT DES ESPIONS), sous le masque numérique largement revu ensuite. Et côté effets spéciaux, rien à redire ; l’intégralité du film est parfait, visuellement (coucou Janusz Kaminski) hormis quelques incrustations ici et là de l’héroïne au milieu de ce grand univers digital.

Mais dans les intentions, c’est autre chose. On ne reconnaît presque pas la patte Spielberg dans ce récit, adaptation presque mécanique d’une jolie histoire de papier. On entre dans le récit sans grande présentation, les séquences s’enchaînent sans réellement nous faire accrocher… Et la comédie ne fonctionne que peu. Surtout destiné aux enfants, LE BGG est une performance artificielle qui n’arrive jamais vraiment à grandir hors de son matériel d’origine. Il aurait fallu couper, fluidifier le récit pour lui donner plus de vie. On reste ici sur une impression mitigée, celle d’avoir devant nous des artistes de grande qualité, mais loin de leur meilleure performance.

2 / 5