La Planète Des Singes : L'Affrontement

Surprenante saga que ce reboot de La Planète Des Singes. Excellente surprise en 2011 avec ‘Les Origines‘, il était évident que la suite annoncée avait les feux des projecteurs braqués sur elle. Et La Planète Des Singes : L’Affrontement est un film véritablement singulier qui ne laisse pas indifférent, sur plusieurs points.

Premièrement, le réalisateur a changé (ce n’est plus Rupert Wyatt mais Matt Reeves, qui sera apparemment en charge du troisième volet également) et ça se voit. Moins accessible, peut-être aussi moins « grand public », ce Planète Des Singes 2 déroute parfois. Cette immersion dans la tribu simiesque frôle le malaise dans certaines scènes. De ce point de vue c’est donc une réussite, car comme le dit Cesar — de nouveau le héros chimpanzé du film — à un certain moment, les singes sont beaucoup plus proches des hommes qu’il ne pensait.

De ce malaise naît une tension, qui dure tout le long du film. Les rencontres entre humains et singes sont à chaque fois sur le fil du rasoir, et l’on est toujours au bord de basculer, à tout instant, dans l’explosion la plus violente. Et de fait, parce que ce volet s’appelle « L’Affrontement », on devine aisément que la phase d’observation ne va pas durer.

Le second point particulièrement intéressant du film, c’est sa structure, admirablement découpée. De sa première partie qui s’apparente plutôt à un docu-fiction animalier (j’exagère à peine : la communauté des hommes et celle des singes établissent le contact, entre défiance et collaboration), on finit par sombrer — enfin — dans un vrai scenario de science-fiction (vous voyez le genre, sur l’affiche il y a un singe qui monte un cheval avec un fusil à la main, ça doit vous questionner). C’est là que La Planète Des Singes : L’Affrontement prend une dimension épique, tactique et physique. Loin de ressasser un message pompeux sur la tolérance entre peuples (ou l’écologie, ou la défense des animaux…) le film amène plutôt à une réflexion sur la nature profonde du genre humain… qui s’applique également aux singes. Avec une certaine dose de fatalisme qui change de l’habitude.

L’effet de bonne surprise du premier volet étant passé, La Planète Des Singes : L’Affrontement est une suite maîtrisée qui souffre juste d’une petite période de flottement dans sa première partie. Et s’ouvre à nouveau vers un autre film, que l’on suivra avec toujours autant de plaisir.

On termine par trois questions d’utilité publique, que vous êtes en droit de vous poser.

1/ Est-ce qu’on voit James Franco dans le film ?

Oui : en photo et en vidéo.

2/ La 3D est-elle justifiée ?

Absolument pas.

3/ Faut-il rester jusqu’à la fin du générique (comme pour le premier volet) ?

J’ai testé pour vous : la réponse est non.

4 / 5