Jurassic World

A trop vouloir tirer sur la corde des franchises, Hollywood commence à lasser. Et voir arriver, dans une année chargée en reboot, un 4e épisode de JURASSIC PARK pourrait s’apparenter à du blasphème cinéphilique. Comprenez, le premier réalité par tonton Spielberg est un des joyaux de notre enfance. On était prudent avant de découvrir JURASSIC WORLD, réalisé par un novice et au casting centré sur la nouvelle star Chris Pratt (coucou à Omar Sy en second rôle fidèle). Et bonne nouvelle, voilà un film particulièrement divertissant et efficace, si l’on oublie (sympathiquement) de le comparer au premier.

 Car oui, JURASSIC WORLD remplit sa mission : un film d’aventures convenu mais qui offre du dinosaures (pleins), de l’action et un peu de second degré. Présentant rapidement une nouvelle galerie de personnages, un nouveau parc construit près du premier, mais pleinement fonctionnel, le film du nouveau venu Colin Trevorrow s’efforce de renouer avec l’essence des premiers avec moins de charmes évidemment (la palette numérique ayant pris la majeure place ici, au détriment des effets spéciaux à l’ancienne).

Les évènements suivants forment un mix des 3 premiers films, entre course poursuite, enfants à sauver et T-Rex dans les coins. Rien de surprenant mais vous n’aurez pas le temps de réfléchir aux idioties du scénario (à commencer par une héroïne en talons hauts en pleine jungle, une régression désagréable face aux premiers plus intelligents).

Plus étonnant, JURASSIC WORLD se dote d’un second discours plus « méta » où les dinosaures, modifiés génétiquement, se mettent à ressembler à l’épisode de la franchise fabriqués en série sans véritable réflexion de fond. Trevorrow, bridé par le studio sans doute (le film n’allant jamais à fond dans ses idées), joue ici avec les cartes qui lui sont données, et manipule velociraptors domestiqués ou manipulations génétiques comme sa propre création. Conscient de son statut de 4e épisode, JURASSIC WORLD est donc un divertissement qui s’assume, et pourrait être au-delà de nos espérances le film d’aventure de l’été.

3.5 / 5
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