John Wick

2014 devrait mettre tout le monde d’accord : sans fanfares, mais avec force, Keanu Reeves est de retour. Dix ans après la sortie de la fin de ses aventures MATRIX, le comédien devenu réalisateur (le sobre et réussi MAN OF TAI CHI) et producteur (le documentaire sur le cinéma SIDE BY SIDE) a également rendu hommage aux arts martiaux qu’il affectionne tant (le mash-up hasardeux 47 RONIN). Arrivé à un point de maturité, il ne renie donc pas sa capacité à incarner des rôles physiques, et c’est avec soin qu’il sélectionne JOHN WICK, là aussi un projet proche de lui (réalisé par un duo de cascadeurs qui l’ont accompagné sur de nombreux tournages).

Ne semblant pas vieillir, Keanu Reeves livre ici une composition monolithique comme lui seul peut le faire. Dans le rôle d’un tueur à la retraite, il reprend du service pour une vengeance toute personnelle qui le lance sur les traces de ses anciens amis mafieux. JOHN WICK dure 1h40 et ne connaît que peu de temps morts. Clairement dédié à l’amusement (un poil dark…), ce premier long est un projet soigneusement monté qui tourne autour de plusieurs grandes scènes d’action, et une multitude d’apparitions clins d’oeil de la part de comédiens hollywoodiens.

Et c’est brutal. Au premier degré, le film ne dérive pas vers des excès gores ou en grand « n’importe quoi », mais accompagne John Wick et son « body count » personnel, où il aligne joyeusement les exécutions sommaires. Ce qui livre quelques beaux moments, sans concession et tout cela dans un univers bien réglé. Notable différence avec la concurrence, le film sait prendre le temps d’installer un background plutôt intelligent (très comics, avec des seconds rôles très vite ciblés, et un second degré salvateur). Et c’est peut être pour cela qu’on vous le conseille : JOHN WICK est la preuve qu’on peut encore faire de l’action avec un brin de construction derrière. Et un comédien solide pour emmener l’ensemble.