Insensibles

On a rarement l’occasion d’être fier de la production hexagonale. Surtout lorsqu’elle vient d’Espagne. INSENSIBLES est de ces projets fragiles, qui ont nécessité un montage particulier. Produit en France, financé pour partie et tourné en Espagne, voilà un film hybride qui sur la forme entre pleinement dans la mouvance actuelle du cinéma espagnol. Normal, le réalisateur en est originaire.

INSENSIBLES se situe d’ailleurs pleinement en Espagne dans les années 30, et suit le destin d’un groupe d’enfants découverts insensibles. Une situation qui les condamne à un enfermement pour leur sécurité et celle des autres, à une époque où l’incompréhension est totale. De nos jours, un chirurgien se découvre atteint d’une tumeur après un accident, et doit renouer contact avec ses parents. Inutile de vous en révéler plus, INSENSIBLES joue sur un habile montage, des aller-retour dans le passé et dans notre époque, au gré des révélations et des surprises, le tout sans effet supplémentaire qu’une avancée de l’histoire en deux temps mélangés. Le tout basé sur une réalisation fluide et une lumière calculée, voilà un premier film très maîtrisé.

Pas si éloigné de ses aînés directs, le jeune réalisateur revient sur ses terres d’origines pour une histoire assez intemporelle, traversant deux guerres et soixante années d’histoire, pour mieux en revenir aux personnages. De tout ça, il tire un thriller aux accents fantastiques, un théâtre temporel multi-façettes, une histoire à tiroirs où les personnages se répondent par époque interposé, les faux-semblants s’accumulent, le tout évolue jusqu’à l’éclosion finale, plus révélation que dénouement. Un film qui se révèle très audacieux pour un premier essai, et une pleine réussite.

4 / 5
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