Horns

Résultat mitigé à la sortie de HORNS. Le nouveau film magnifiquement étrange (un homme se réveille avec des cornes sur la tête, alors qu’il est accusé à tort du meurtre de sa petite amie) d’Alexandre Aja ne possède pas toutes les qualités des précédents films du monsieur. Alors oui, on est très fan, mais s’il y a ici l’humour et l’audace du réalisateur de HAUTE TENSION, la recette semble moins bien fonctionner.

HORNS, c’est un film qui aura eu du mal à arriver jusqu’à nous. Un vrai pari pourtant porté par un roman de Joe Hill (fils de Stephen King, excusez du peu), et à l’écran mis sur les épaules de Daniel Radcliffe. Le héros d’une grande saga de sorciers se retrouve parfaitement dans le registre fantastique, après le gothique DAME EN NOIR, et avant FRANKENSTEIN. Sa prestation ici, en amoureux transi dont le destin bascule après le meurtre sauvage de sa bienaimée, se révèle surtout par sa présence, son simili-fantôme à l’écran (Radcliffe habitant le film plus que performant) tentant de résoudre le mystère qui l’entoure. Et notamment avec des cornes (et plus…).

Après une introduction sympathique, où on retrouve Aja dans ce qu’il aime le plus (le mélange humour-horreur destiné clairement à un public adulte, type PIRANHA 3D) , le film s’engouffre rapidement dans une suite de soubresauts assez étranges. Un montage alternant de grands retours en arrière, des scènes à rallonge et au romantisme exacerbé… HORNS semble visiblement vouloir mixer avec plus de convictions (Aja est loin d’être maladroit) un ersatz de TWILIGHT à l’écran, musclé par des effets spéciaux convaincants certes, mais ne sachant trop vers quoi aller. On nage en plein désordre sur la majeure partie du film, avant un final (trop attendu) où Aja semble s’amuser à détruire tout cet univers bien trop hollywoodien.

Et c’est un peu la seule solution envisageable : à ne pas vouloir trop noircir les choses (même si le récit est fatalement sombre), Aja alterne scènes fantastiques, quelquefois gentiment gores (rien ne fait trop peur), et du pathos romantique sur la longueur. En superposant aussi de fameux flashbacks explicatifs (parfois plus long que l’action au présent), on ne sait plus trop quoi regarder. Dans cet ensemble ramené vers les soaps servis aux adolescents d’aujourd’hui, sa destruction finale ressemble à un pied de nez global à ces tendances bien trop gentilles du cinéma blockbuster pour jeune public. Ramener Harry Potter pour le transformer en ange guerrier désabusé pourrait corroborer cette hypothèse.

1.5 / 5
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