High-Rise, les vertiges fantastiques de Tom Hiddleston

Ben Wheatley est un cinéaste britannique particulièrement motivé pour remettre au goût du jour le fantastique anglais sur le devant de la scène. Un coup de pression avec KILL LIST, un couple de vacanciers meurtriers dans TOURISTES, un double épisode de saison pour DOCTOR WHO et le voilà adaptant J.G. Ballard avec HIGH-RISE, auteur prolifique étant déjà passé par les caméras de David Cronenberg (CRASH), ou Steven Spielberg (L’EMPIRE DU SOLEIL).

HIGH-RISE, c’est un prototype de nouvelle de science-fiction. Un immeuble aux nombreux étages, des habitants aux habitudes étranges, un héros distant du monde réel, le tout enveloppé dans une torpeur étouffante… HIGH-RISE est un huis-clos en hauteur, un jeu entre étages où des voisins enchaînent les orgies pour s’imposer sur le reste des habitants. Sans raison apparente, la pression subie de l’intérieur transforme la vie quotidienne en compétition locale, sorte de défilé absurde des passions et des envies. Au milieu, le dernier arrivé (Tom Hiddleston, loin de ces facéties super-héroïques) tente de garder la tête hors de l’eau, de ne pas se laisser submerger par la folie ambiante… jusqu’au point de rupture.

Fable fantastique, film absurde, grand n’importe quoi, essai de science-fiction à la BRAZIL, HIGH-RISE manipule nos réflexions toutes contemporaines (nos rapports aux autres, notre propre représentation sociale…) pour les intégrer dans une histoire entre quatre murs qui déplie lentement une folie stagnante. L’immeuble change, ses habitants se croisent, les fêtes s’enchaînent sans trop de raison, tout s’enfonce dans l’aliénation la plus totale. Wheatley calcule exactement son film pour faire entrer le spectateur dans ce jeu mental passionnant qui laisse place à l’interprétation de chacun. Véritable labyrinthe d’idées, HIGH-RISE est un petit bijou fantastique, hors normes (à l’image d’un DARK CITY) mais qui saura offrir à son audience de quoi se poser mille questions.

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