Fair Game

Doug Liman a su nous conforter au gré d’une filmographie plutôt efficace (le premier Jason Bourn, Mr & Mme Smith.. et puis le moyennement convaincant Jumper), où il a illustré ses talents d’entertainer face à la machine hollywoodienne. Le voir donc embarqué dans un thriller politique basé sur des faits réels encore frais, voilà un défi original qui se conclut sur une réussite des plus classiques.

Fair Game, c’est l’histoire vraie de cette agent de la CIA, enquêtant en 2001 sur les trafics d’armes en Afrique, et qui se retrouve mêlée vaguement à la justification de la guerre en Irak. Sauf qu’à défendre le concret (que ces armes étaient donc inexistantes), elle se retrouve éloignée de l’affaire. Attirant l’attention de Washington, qui ne peut pas grand chose contre eux sauf les discréditer. Mais en politique tous les coups sont permis, et c’est ainsi que le nom de la jeune femme, et son affiliation à la CIA, est divulguée dans la presse, créant ainsi une brèche de sécurité, la fin de ses missions en cours mais également son renvoi. Évidemment un tel acte est condamnable, et son mari, ancien diplomate, tentera vainement de faire éclater ladite vérité. Se heurtant à la toute puissance du premier gouvernement du monde, et créant une fissure dans son couple, il aura tout le mal du monde à retrouver les responsables… Jusqu’à ce que sa femme le rejoigne dans son combat, qui aboutira au renvoi d’un proche du Président.

Tout cela, vous le connaissez de l’actualité. Fair Game nous fait un récit linéaire et sans intensité de l’histoire de ce couple au coeur d’un évènement, comme un voile soulevé sur un évènement plus grand (l’après 2001 aux Etats Unis et la marche en avant vers la guerre en Irak). Aucune critique ici, Doug Liman dirige deux bons acteurs (Naomi Watts et Sean Penn, quand même) dans un film où l’action n’existe pas, et il se révèle plutôt efficace pour ne pas tomber dans les facilités du genre. On ne s’ennuiera pas dans ce film finalement très éducatif, assez critique envers le gouvernement d’alors, mais qui relate des faits passés. Il est très facile de raconter ce que tout le monde sait, et le film n’ira pas plus loin. Préférant se concentrer sur les individus plutôt que de pousser la critique politique plus loin, Fair Game reste donc sagement à sa place, tout en livrant une bande plutôt instructive pour celui qui ignore les faits.

Fair Game est donc un parfait exemple du savoir faire à l’américaine, un produit parfaitement adapté sans forcément de point de vue autre que la simple traduction des faits en images. On évite surtout ici le sentimentalisme survolté de certains longs métrages de la même catégorie. A noter la présence de solides artisans devant et derrière la caméra, qui permettent au film de se maintenir sur sa durée. A voir donc pour le couple Penn-Watts, qui marque ainsi la collaboration de deux des meilleurs acteurs de leur génération, et du moment.

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