Dans la tête de Charles Swan III

Famille Coppola, le fils ! Pas si inconnu, Roman (de prénom) a semble t-il préféré servir de bras droit fidèle à ses proches (y compris son vieux pote Wes Anderson), et aura mis le temps depuis son premier long, CQ (2001). Avec un souvenir plutôt sympathique de ce dernier, on se préparait à replonger avec délices dans un nouvel univers coloré. Ne faisant pas mentir son affiche pleines d’idées, ce voyage DANS LA TETE DE CHARLES SWAN III est une belle odyssée, sans doute peu originale au fond mais d’une tendresse suffisante pour s’attacher aux déambulations et au spleen d’un Charlie Sheen loin de ses déboires habituels.

Charles Swan (le troisième du nom) est un photographe reconnu à Hollywood qui a tout pour être heureux. Jusqu’au jour où sa muse, une belle actrice, prend le large, excédé par ses facéties. Charles, seul, abandonné, isolé, plonge alors dans ses fantasmes entre deux accidents, et tente de trouver de nouveaux repères à son célibat forcé. Avec Roman Coppola ce qui est un drame du quotidien devient un voyage dans les pensées perdues d’un personnage hautement créatif. Réinventant la rencontre, la vie ou la fin du couple vedette, Coppola s’amuse à y insérer de petites scénettes,images destinées à transformer cette rupture amoureuse en aventure féérique au coeur d’un vieil Hollywood un peu usé sur les bords.

Tout comme CQ, Coppola voue une passion aux anciennes années. Son univers est vintage, coloré, hésitant entre les années 30, 40, 50 ou 60. Son cinéma (devant) est ancien, sa façon de filmer moderne. Jusqu’au dernier plan (sans doute le début de générique le plus généreux depuis longtemps), Roman livre un petit film pour libérer quelques envies, anecdotes, péripéties au-delà d’une simple histoire de coeur. Coloré, sympathique mais pas forcéement essentiel, DANS LA TETE DE CHARLES SWAN III est une compilation de petites choses collectées par un Coppola indépendant dans l’âme.

Au milieu de tout cela, entouré de ses muses à lui (Jason Schartzmann, Bill Murray – coucou Wes), il donne à Charlie Sheen un premier rôle salvateur, presque médical pour l’acteur plus habitué aux unes de la presse people. On en aurait presque oublié qu’au fond, c’est un acteur. Mélange détonnant, charmant, CHARLES SWAN III est un petit clin d’oeil hollywoodien frais pour l’été.

3 / 5
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