Dans la maison

Ingénieux François Ozon. Le cinéaste français, non content d’être revenu sous les feux des projecteurs avec POTICHE, livre un nouveau film à l’intelligence redoutable et aux fils à démêler pas si simples : qui du spectateur ou de l’auteur à commencer à penser? Une histoire en forme de faux miroirs qui nous place face à notre propre interprétation de son histoire, parfaitement mis en place par un Luchini pertinent.

Voilà, DANS LA MAISON est un labyrinthe aux couloirs tortueux, qui ne vous laissera pas sans questions. Qui est le héros? Qui est le gagnant, le perdant? Qui observe qui? De cette histoire de professeur à élève, de classes sociales à classes scolaires, de femmes à hommes, Ozon se joue de tout, non sans laisser le temps à l’ensemble de reposer. Son film n’est pas ouvertement provocateur, mais joue la carte de l’intérieur. Un récit sobre mais perfide, qui s’insinue lentement dans chaque spectateur. Quitte à le placer devant ses propres contradictions. Ainsi, on suit une histoire dont on devient le premier interlocuteur, prenant la place de Luchini ou de son élève, parfois actif, parfois passif.

Sous une critique déguisé de la société d’aujourd’hui, entre voyeurisme exacerbé (la télé-réalité?) et jugement hâtif, Ozon refait le film sans que l’on s’en aperçoive. Une belle machine aux mécanismes bien huilés, presque trop, qui comporte toutefois quelques surprises dans un écrin un peu trop propre sur lui. Après POTICHE, Ozon confirme son retour.

3 / 5