Compte tes blessures, de l'audace d'un jeune cinéma français

On avait découvert Kevin Azaïs dans LES COMBATTANTS, révélation de Cannes 2014. Acteur impliqué, il se dévoile encore plus dans COMPTE TES BLESSURES, premier film de Morgan Simon tournant autour d’un père et son fils, incapables de communiquer.

Marqué par la disparition de sa mère, un jeune homme de 24 ans tente de se rapprocher de son père. Et ce dernier aimerait mieux connaître son fils. L’arrivée d’une nouvelle femme entre eux deux va transformer cette dynamique maladroit. Louvoyant autour de ce trio, Morgan Simon tisse un récit brut, une tragédie oedipienne où père et fils s’entre-déchirent à défaut de ne pouvoir s’aimer. Ne parvenant pas à créer un lien, ils vont le détruire petit à petit, avec le spectateur en témoin anonyme.

Sans ignorer les défauts d’un premier long métrage (quelques baisses de rythme, un montage parfois un peu brouillon), COMPTE TES BLESSURES se révèle bien plus percutant que les films français de la même catégorie. La force d’un récit très recentré sur le coeur de l’histoire, l’intensité aussi d’un Kevin Azaïs présent à chaque instant (avec Monia Chokri et Nathan Willcocks) sont les bases d’un premier long métrage puissant.

4 / 5