Climax, dans les méandres de l'auteur Gaspar Noé

Cannes 2018 – Quinzaine des Réalisateurs

Sale gosse, le Noé. Trois ans après LOVE, le voilà de retour sur la Croisette pour un nouveau trip visuel d’une puissance esthétique sans pareil. En immergeant le spectateur dans son univers, il en fait l’un de ses personnages dans un huis-clos frénétique, sensuel et démoniaque. A trop multiplier les intentions, il le perd souvent : CLIMAX est une nouvelle folie d’un réalisateur passionnant, mais peut être pas son meilleur.

Et pourtant, CLIMAX a sans doute des choses à dire. En présentant une bande de jeunes danseurs en plein weekend de répétition, au-dessous d’un grand drapeau français scintillant, en explorant les corps et les idées, les peurs et névroses, la paranoïa ambiante, Gaspar Noé a l’air plus politique que jamais. Comme pour mieux dire qu’il faut vivre, quitte à se brûler les ailes : les personnages de CLIMAX sont en perdition, mais c’est peut être de leur seule faute.

Torturé comme un film de Noé, mais moins linéaire que jamais, CLIMAX est une vraie expérience immersive. Accrochez-vous (comme toujours), rien n’est simple et personne n’est réellement innocent. Moins provoquant qu’à l’accoutumée, Gaspar Noé s’amuse tout de même, en continuant de déstructurer son récit, ses cartons, ses génériques. Clins d’oeils ou jeu en grand format, CLIMAX absorde tout le cinéma d’un auteur décidément très en forme : le résultat peut paraître plus brouillon qu’avant. Est-ce là du génie ou pas ?

3.5 / 5