Boyhood

Cinéaste curieux, Richard Linklater aime expérimenter. Qu’il s’agisse de sa trilogie BEFORE SUNRISE / SUNSET / MIDNIGHT sur l’évolution de l’amour, SCANNER DARKLY et ses images retravaillées, il fait partie de ces réalisateurs qui jouent avec les concepts du cinéma. Rien d’étonnant donc à découvrir un film tourné en petits morceaux sur 12 ans, pour suivre l’évolution naturelle de son casting, et surtout de son acteur principal entre 6 et 18 ans.

BOYHOOD est donc avant tout un pari sur l’avenir. Sur celui de faire les bons choix, et de présenter une histoire uniforme sur plusieurs années. Sans jouer d’artifices, Linklater réussit haut la main à nous convaincre. L’ensemble est fluide et parfaitement lisible à travers les 2h40 du film, où l’on a de cesse de chercher les ruptures, les moments où le scénario gère ses micro-coupures temporelles. Et c’est un joli travail d’orfèvre que de réussir à raconter cette histoire, pleine de hauts et de bas, sur 12 ans sans casser le rythme.

Sans marquer les époques, Linklater joue de sa propre idée. La bande originale reprend des tubes de chaque année, et présente un portrait unique d’un adolescent comme les autres. Avec sa famille autour, les choix de ses parents, les déménagements, les premières amours, etc… il nous présente une somme de petits moments qui finissent par nous convaincre de la réussite de ce joli tour de force : on peut prendre le temps de raconter les choses. Et de grandir aussi.

3.5 / 5