Au bonheur des ogres

Découvrir une adaptation sans connaître l’oeuvre d’origine, c’est le pari d’AU BONHEUR DES OGRES. Vierge de toutes références, nous nous posons devant le nouveau film de Nicolas Bart (LES ENFANTS DE TIMPELBACH, c’est lui), adapté du premier livre de la saga de Daniel Pennac. Découverte donc, et jugement sur le film seul : si Nicolas Bary souhaite toujours proposé un univers coloré et enfantin, c’est au détriment d’un récit un poil pessimiste et une réalité plus proche de nous.

Sans lorgner vers le film fantaisiste à la AMELIE POULAIN, ce BONHEUR DES OGRES tente d’imposer la folie douce de Pennac sur grand écran. On apprend à connaître une famille gentiment dysfonctionnelle, plutôt une fratrie un peu bordélique (tiens, un peu comme SHAMELESS) qui doit faire face à la dure réalité sans perdre le sourire. Et pour avoir une intrigue un peu corsée, le frère aîné lutte pour conserver son travail dans un grand magasin dirigé par un directeur un peu étrange, tout en courant après une jolie journaliste pas farouche… Bref, c’est un joli bazar, et le film à cette image donne clairement l’impression qu’à tout coller sur l’écran Bary ne sait plus vraiment comment diriger les choses.

Si ce BONHEUR DES OGRES est somme toute gentiment divertissant, c’est avec le défaut de ne pas savoir sur quel pied danser. Entre un ton pessimiste, un poil noir pour le jeune public, et puis un amoncellement de petites anecdotes, situations plutôt comiques ou rebondissements gentiment absurdes, le récit se noie dans un trop plein d’envies, souvent soulignées par une volonté visuelle qui échoue un peu à éclaircir l’ensemble. Bary confirme qu’il veut en imposer, mais n’arrive pas à rendre une copie très claire. Reste les sourires de Bérénice Béjo et Mélanie Bernier (au rôle sacrifié), la maladresse sympathique de Raphael Personnaz et un Emir Kusturica de passage.

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