Captives

Cannes 2014 / Compétition Officielle

Le canadien Atom Egoyan a toujours tissé des intrigues troubles autour de ses personnages. Si on peut s’amuser d’un casting plutôt détonnant (Ryan Reynolds, peu habitué des productions d’auteurs pointus), Egoyan s’empare d’une véritable atmosphère canadienne (ou quasi) pour jouer un polar sur fond de manteau blanc.

Dans un paysage blanc, Egoyan suit la disparition d’une jeune fille et les conséquences inattendues sur sa famille et les enquêteurs. A travers un jeu de montage adroit, il alterne présent et passé(s) pour mieux décrypter la disparition et un étrange jeu de chat et souris entre la police et le kidnappeur. Pour le spectateur, c’est transparent : on connaît son identité dès le départ. Mais à travers les fantasmes et les envies de ses victimes (directes ou non), il s’immisce dans leur intimité pour mieux ressentir.

Et on suit cela avec intérêt. Avec un casting où personne ne se vole trop la vedette, CAPTIVES est un passionnant puzzle qui mérite le détour (en étrange résonance avec le PRISONERS de Denis Villeneuve sorti l’an passé). Après avoir construit son intrigue avec patience et intelligence, il est seulement regrettable qu’Egoyan bâcle rapidement la fin. La résolution de l’intrigue, sans en dévoiler la teneur, est plus un « deus ex machina » où tout arrive trop simplement. Pour un polar en plusieurs morceaux, il aurait été logique d’être rigoureux jusqu’à la dernière minute.

3 / 5
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