The Office – Saison 6

The Office est depuis six ans l’une des plus grandes atrocités de la télévision américaine, un puit sans fin d’idioties en tous genres et de personnages iconoclastes. Pourtant, filmée caméra épaule et dans un cadre des plus normaux (un bureau), la série n’avait rien pour devenir l’un des shows les plus corsés, arrosés au vitriol de situations absurdes et d’un rapport à la réalité scandaleusement proche. The Office, la vie au bureau écrit pour la télé, ça ressemble beaucoup au monde réel. Et ça fait peur.

Autant le dire tout de suite, la série arrive une nouvelle fois à multiplier les idées pour nous offrir une saison pleine et magnifiquement drôle. Encore une fois, on aura ri et eu peur à la fois. Avec des personnages comme Michael Scott (Steve Carell) ou Dwight Schrute (formidable Rainn Wilson), il est difficile de ne pas les imaginer en plein désarroi ou dialogue irréel. Du vrai pain béni. Et c’est vrai qu’autour d’eux, il n’y a pas beaucoup de cadeaux. Le couple Jim/Pam a beau rester très mignon, il passe lentement en retrait au fil des épisodes, leur situation plus posée et leur questionnement sur l’argent et les promotions ne les rendant pas très glamour.. Pour autant, ils offrent à la saison d’excellents moments parmi les premiers épisodes, avec la grossesse visible de Pam et leur mariage qui reste un très beau moment. Non, la magie qui opérait vers ce couple se désagrège lentement, et les scénaristes l’ont compris, reproduisant la même idée avec la nouvelle secrétaire et l’impayable Ed Helms (homme à tout faire, d’un talent incroyable) qui vivent une passion torride. Malgré le déjà vu de cette situation, on se prend à les considérer comme la nouvelle pépite romantique du show..

Pour le reste, The Office subit la crise (si on excepte le fait que la série a initialement débuté sur une entreprise en difficulté justement) et se fait racheter. Passant de la vente de papiers à la vent de photocopieurs, nos chers employés doivent faire face à une nouvelle épreuve, renforcé par la tentative de Jim de co-diriger le bureau, ce qui finalement ne servira pas à grand chose. La vraie plaque tournante de la saison sera, comme en saison 5, les différentes idylles amoureuses de Michael. Fidèle à lui même il perd tout contrôle dès lors que les choses deviennent sérieuse, et ses différentes rencontres vont émailler la saison de très grands moments de comédie (ou moins, lorsqu’il évoque sa tendre moitié Molly, partie dans une autre branche, et dont le retour est annoncée à moitié mot..). A se demander comment il fait pour ne pas les effrayer au premier plan.. Dans tout ça, retrouvez Dwight et son complot diabolique contre Jim, et son sarcasme qui à chaque fois fait mouche.

Finalement The Office ne bouge pas beaucoup, malgré l’ajout de nouveaux personnages (les repreneurs, au nombre desquels Kathy Bates), et les atermoiements de notre groupe de salariés. A se demander si un jour la série s’arrêtera, mais on espère pour notre grand bonheur qu’à ce rythme là elle continue encore quelques années..

3.5 / 5