The Leftovers – saison 1 : retour sur l’une des meilleures séries de la décennie

Avez-vous bien rattrapé l’une des meilleures séries de ces dernières années, qui est aussi une surprise ? Avouons-le, ce n’est pas sûr : The Leftovers se mérite. Et elle n’accroche pas forcément le spectateur immédiatement…

Pourtant, c’est un pitch de départ alléchant qui est proposé : un 14 octobre, 2% de la population mondiale disparaît mystérieusement. Hommes, femmes, enfants, vieux, jeunes, riches, pauvres… tout le monde y passe. Pourquoi ? Comment ? C’est tout l’enjeu. Mais The Leftovers va plutôt se concentrer sur l’après : de quelle manière ceux qui sont restés vont faire face à ce phénomène inexpliqué.

L’histoire se passe à Mappleton, petite municipalité de l’état de New York. Kevin Garvey y est policier ; il n’a pas été touché de près par « le départ » mais sa femme a rejoint une étrange secte — interdiction de parler, tout le monde habillé en blanc, perpétuels fumeurs de cigarette — qui a pour but de rappeler les événements du 14 octobre alors que la population veut tout faire pour aller de l’avant et oublier…

Contamination

Mais comme évoqué plus haut, ça ne prend pas immédiatement. Il m’a fallu l’épisode 3 pour totalement rentrer — et basculer sans retour possible —  dans la série. Ni le pilote, ni le deuxième épisode, ne jouent à fond les codes de la séduction pour capter l’audience. Les questions sont posées, les réponses évidemment ne seront pas données, le rythme est lent. Mais l’équipe derrière The Leftovers sait ce qu’elle fait. Il y a Damon Lindelof à la barre, qui évite toutes les erreurs qu’il a pu faire précédemment dans sa série Lost, pour désormais maîtriser le bon dosage du mystère. Il y a un casting véritablement pro : Justin Theroux surprenant d’intensité, la révélation Carrie Coon, l’extraordinaire Christopher Eccleston (c’est lui, personnage central de l’épisode 3, qui offre une interprétation exceptionnelle dans un épisode magistralement écrit), Ann Dowd, Liv Tyler à contre-emploi…

N’oublions pas non plus la musique : celle de Max Richter qui fait frissonner à chaque utilisation dans les moments-clés, et une bande-originale des plus soignées.

La beauté dans The Leftovers est partout, y compris dans le désespoir que porte la série ou certaines scènes d’une rare violence, à la limite du supportable. Comme un chef-d’oeuvre éphémère, elle n’aura que trois saisons (et donc une vraie fin prévue !) avec une saison 2 déjà diffusée. On a hâte.

4.5 / 5