Narcos – saison 2 : un aller simple pour la violence

Netflix sait choisir ses sujets, et les exploiter au mieux. On se demandait comment la saison 2 de Narcos allait pouvoir rivaliser avec la saison 1 (et on va encore se le demander pour la saison 3, confirmée). C’était sans compter sur la richesse scénaristique et l’attachement développé pour les acteurs de la série. Y compris pour le « héros » du côté obscur, Pablo Escobar (impeccable Wagner Moura), aussi fascinant que repoussant.

Escobar s’est échappé. Escobar est en fuite, Escobar se cache même s’il ne veut pas l’admettre, Escobar est surtout en colère après les vautours qui se voyaient déjà régner sur son empire.

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

Cette saison est un déchaînement de violence, de toutes parts. Escobar en est évidemment au coeur, et il s’attire autant de coups qu’il en provoque. Jusqu’au point de non-retour, l’aller-simple pour un terminus qui ne peut être que fatal et sanglant. Pablo se retrouve seul contre tous, perdant peu à peu pied dans la raison, isolé à mesure que ses lieutenants (ses sicarios) disparaissent un à un. Parce que les autorités qui mènent sa traque ne reculeront devant plus aucune opportunité, y compris des alliances contre-nature, pour mettre fin à l’époque Escobar.

Certes, l’histoire de Narcos est inspirée de faits réels, mais il s’agit bien d’une fiction, comme le rappelle le propre fils d’Escobar (Sebastian Marroquin) en indiquant pas moins de 28 erreurs dans la série à travers un post Facebook repris par la presse. Et cette fiction est admirablement menée, notamment grâce aux mélanges d’images d’archives qui s’incrustent parfaitement dans le récit.

Si l’on connaît le destin de Pablo Escobar et que la saison 2 coïncide avec ce dénouement, les portes restent donc ouvertes à la suite de la traque des « narcos » en Amérique, pour une saison 3 vraisemblablement recentrée sur nos agents préférés (Murphy et Peña) et le cartel de Cali. Avec de la bonne vieille CIA en prime. Muy bien.

5 / 5