Mad Men – Saison 7 : Goodbye Draper

En ce printemps 2015, MAD MEN a fait ses adieux à la télévision américaine, et au monde entier. Un départ discret, à raison d’une saison diffusée sur 2 ans et un final sans grand retentissement. AMC sait faire durer le plaisir, tout comme elle avait découpé la dernière saison de BREAKING BAD en deux. Il nous en aura fallu du temps pour voir les portes de l’agence Sterling Cooper se refermer, comme rattrapée par le temps qui passe, et le monde qui change autour.

Et c’est un peu le résumé de la vie de Don Draper, l’homme héritier du passé, l’homme des apparences qui dissimule sa vraie personnalité sous le masque du publicitaire moderne. Aussi bon professionnellement qu’égaré personnellement, Draper est le symbole d’une Amérique qui change. Celle qui abandonne (presque) les bottes de cowboys pour entrer dans une nouvelle ère, où les hippies s’expriment et une autre génération prend le pouvoir. MAD MEN explore les années 60 comme une décennie charnière pour la nation, à travers le prisme d’un coeur battant, celui du marketing new-yorkais en pleine effervescence. Et au milieu, un homme qui tente de comprendre.

C’est de fait fascinant de regarder l’évolution sur 7 saisons du héros en costume, celui qui marche sur les pas de Roger Sterling, son ami et associé, plus vieux mais dont les doutes se dissipent rapidement. Draper semble coincé, ne sait pas comment s’adapter ; une ironie pour celui qui vend toujours mieux ses campagnes publicitaires à l’Amérique entière. De ce fantôme de l’ancien temps, on ne verra pas sa métamorphose finale, celle qui le ferait aller vers l’avenir (quitte à tout changer). On suivra plutôt les derniers instants de ceux qui l’ont entourés, ses collègues qui avancent, eux. Matthew Weiner prend le temps, sur les quelques derniers épisodes, pour les saluer un à un. Pour tourner sa caméra vers l’ex-famille de Draper aussi, et voir Betty comme annonciatrice (malheureuse) d’autres tragédies.

MAD MEN s’arrête, mais Don Draper ne semble pas vraiment sur sa fin. On pourrait imaginer toute sorte d’aventures à venir pour lui et pour ceux qui ont illustrés pendant 8 ans la frénésie d’une époque haute en couleur. De quoi s’imaginer tout reprendre à zéro pour (re)découvrir, d’un oeil nouveau, la vie chez Sterling Cooper.

5 / 5