Le bureau des légendes – saison 1 : un espion à la française

Nouvelle création originale de Canal+, LE BUREAU DES LEGENDES s’aventure sur le terrain des services de renseignements et leur guerre de l’information au niveau mondial. Ledit bureau, département à part au sein de la DGSE, s’occupe des agents infiltrés, ceux qui manipulent sans combattre, influencent sans être au premier rang. Ces « légendes » ou clandestins, sont les yeux et oreilles de l’espionnage moderne.

Dès le départ, nous suivons le retour au bercail de Malotru (Mathieu Kassovitz), agent désormais réintégré au bureau après plusieurs années sur le terrain. Entre un agent enlevé en Algérie, et une nouvelle recrue à former, Malotru a fort à faire, et c’est sans compter ses propres secrets ramenés du Syrie… Car oui, pour une fois une série française s’empare du monde contemporain pour en faire son terrain de jeu. Conflit syrien, compétitions entre européens ou avec les américains, russes, rien n’est laissé de côté. LE BUREAU DES LEGENDES a beau être discret et anonyme, il est bien présent dans l’échiquier mondial.

Si les trois premiers épisodes posent le décor (c’est peut être long, mais nécessaire), la suite est beaucoup plus captivante. Avec l’expérience du genre, Eric Rochant (le très bon LES PATRIOTES, le moins bien MOBIUS) tisse une toile où son héros se révèle rapidement pris au piège et doit trouver des solutions pour s’en sortir. Anti-spectaculaire, la série évite les scènes d’action (sauf si nécessaire) pour livrer une image de l’espion plus cérébrale, posé, réfléchi. Malotru ne détruit pas 3 quartiers de Paris pour réussir, mais navigue dans les faux semblants, les échanges d’informations ou les prises de risques politiques pour arriver à ses fins.

Il est très plaisant de se voir offrir une vision française de ce type d’histoire, loin des copier-coller des héros américains. A ce titre Malotru est peut être un anti-héros, ayant souvent en tête ses intérêts personnelles. Le voir se sortir des sables mouvants dans lesquels il s’est enfoncé livre le meilleur de la saison, et de jolis casse-têtes à résoudre. Sans faire de bruits, mais dans l’idée que tout cela ne fait que commencer.

4 / 5
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