Kim Kong – saison 1 : la création douce amère

La Corée du Nord, il ne faut pas trop s’y frotter en fiction. Après l’affaire THE INTERVIEW (qui aurait provoqué le hack de son distributeur Sony ?), tout le monde était passé à autre chose. Le résultat sera t-il identique pour KIM KONG, série en 3 parties bientôt sur Arte ? Pas si sûr, tant la série de Simon Jablonka et Alexis Le Sec abord en réalité un autre sujet : la création en elle-même, et plus particulièrement la passion qui doit habiter un auteur.

Dans KIM KONG, un réalisateur français désabusé se fait soudainement enlever et envoyer auprès d’un leader de dictature asiatique (toute ressemblance serait bien fortuite) pour réaliser les films issus des songes de sa Grandeur. C’est dans ce milieu fermé, sous influence du dictateur, qu’il va malgré tout parvenir à retrouver l’étincelle de ses débuts, entre bidouilles de plateau et nouvelles rencontres humaines.

Le résultat final n’est pas aussi percutant que de nombreuses séries françaises actuelles. KIM KONG pêche par des moyens limités, et un style pauvre qui ne suscite pas réellement l’empathie. On s’attache essentiellement aux personnages principaux et leur parcours, entre mines désabusées et moral à zéro, pour finalement créer (ensemble) une oeuvre. Une histoire finale assez touchante, loin du style comique que l’on aurait pu attendre de Jonathan Lambert et ses camarades (Frédéric Chau en tête), mais qui a le mérite de poser de nombreuses questions sur leur rôle de créateurs. Dommage que la fin soit aussi maladroite.

3 / 5