Fringe – saison 1

Avec Fringe, JJ Abrams aura su ressusciter X-Files. Mieux : il aura réussi à développer une série de science-fiction sans basculer du côté des aliens (pour cette saison 1 en tout cas), en restant dans le domaine crédible des aspects scientifiques.

Car si vous n’avez pas un niveau élevé en connaissances mathématiques, quantiques et biologiques, Fringe et ses histoires extraordinaires restent dans le domaine du « plausible ». Et c’est la grande force de la série : elle reste convaincante et s’efforce de présenter — ou de maquiller — les faits anormaux avec une couche de science. Du bon travail, que l’on a déjà expérimenté avec Lost.

Fringe, ce sont donc les enquêtes de cette cellule spéciale du FBI dédiée aux affaires qui sortent de l’ordinaire, disons donc « para-normales ». L’agent en charge s’appelle Olivia Dunham, et elle est épaulée par un civil (Peter Bishop) et son père : le scientifique légèrement aliéné Walter Bishop, qui était à l’origine de nombreuses études et expériences aux frontières de la science à l’université de Harvard dans les années 70. D’où son aide précieuses pour expliquer les phénomènes et résoudre les enquêtes (auxquelles il n’est parfois pas étranger…) bien qu’ayant été interné pendant plusieurs années, avant d’être libéré pour intégrer la cellule du FBI.

Cette saison 1 a tous les éléments permettant d’accrocher à la série : des épisodes autonomes mais une trame générale (une mythologie) omniprésente qui captive. En effet bon nombre des affaires sont liées à un mystérieux groupe nommé ZFT et qualifié de bioterroriste. Olivia Dunham elle-même pourrait avoir été impliquée comme cobaye…

Fringe séduit, par sa mythologie et surtout par le personnage de Walter Bishop, brillamment interprété par John Noble (Denethor dans Le Seigneur des Anneaux!) et malheureusement complètement édulcoré dans la version française de la série. A regarder en VO (sous-titrée ou non) donc, vraiment. La saison 2 démarre en septembre 2009.

CRITIQUE DE MG

C’est l’année de la consécration pour JJ Abrams. Le showrunner le plus en vogue a mené de front le film Star Trek et sa nouvelle série, Fringe. En laissant entre de bonnes mains sa précédente, Lost. Cataloguée « X-files » de seconde génération dès ses premiers épisodes, Fringe a su adopter un ton résolument plus moderne, jouant sur les dernières idées de la technologie et de la science pour se créer une mythologie à part. En 20 épisodes, elle a créé une sorte de cocon d’où pourrait émerger une deuxième saison plus originale. Mais comme toute gestation, il peut y avoir quelques moments qui paraissent bien longs..

Autant le dire, il fallait s’accrocher pour déceler dans les premiers épisodes ce qui faisait la grande originalité de Fringe. Le méchant de la semaine, ici des gens se transformant en monstre hideux ou victime potentiel après une exposition à un quelconque produit (donc l’effet inverse du superhéros), se retrouvait sujet d’études pour une unité spéciale du FBI. Unité ayant récemment engagée une enquêtrice bien curieuse, dont le petit ami et collègue a fini au rang des victimes. Pour mener la première enquête (le crash d’un avion, JJ a bien des idées en plaçant ce genre de choses là où il peut), le FBI sort du placard un ancien scientifique gaga aux idées révolutionnaires, et son fiston pour faire nourrice. Voilà le trio central de l’histoire partant à la pêche.. pardon, à la chasse aux freaks. Oui, ça ressemble à Dana et Fox estampillé XXIe siècle, le budget en plus. Des effets spéciaux, par ordinateur ou pas, qui rendent à la série les honneurs de vouloir nous sortir un brin d’horreur chaque semaine. Corps découpés et autres métamorphoses nous livrent notre dose d’adrénaline tout en respectant la ménagère américaine. Juste de quoi nous garder à l’antenne.

C’est après une demi douzaine (six, oui) d’épisodes que Fringe lance les premiers travaux d’une mythologie à part entière. Un homme chauve, un autre ponte des sciences enfermé en Allemagne, et puis brusquement on part dans un monde pourtant bien réel dans des histoires de téléportation, de manipulations génétiques et autres mystères touchant à l’identité humaine. Etrangement les scénaristes ne vont jamais au fond des choses, présentant l’énigme de la semaine en parrallèle de quelques scènes sur une grosse firme américaine pharmaceutique assez louche. A peine quelques histoires liées frontalement aux travaux de recherche, et voilà que notre équipe du FBI pointe ses lumières sur le boss de cette société. Mais on en arrive déjà à la fin des vingt épisodes de cette saison, avec un cliffangher.. mystérieux, comme le reste. On aura fait une rapide énumération des mystères de la saison, leur manière d’apparaitre et au final les liens entre chaque incident.

La première saison de Fringe donne donc une forte impression de présentation sans autre forme de continuité. Les personnages sont installés, ont vécus des choses. On ne sait pas trop qui est le grand méchant de l’histoire, ni si tout cela a un sens. Les preuves disséminées tout au long de la saison pourront nous éclairer pour une suite tout aussi scientifico-technologique que le reste. La saison 2 déjà lancée outre Atlantique s’annonce donc un nouveau départ pour Olivia et ses amis, et une tentative d’avoir plus de réponses sur l’énigme globale. Ajouter à cela un personnage des plus singulier (le scientifique Walter Bishop), et on obtient une série pleine de promesse qui ne demande qu’à confirmer en deuxième année!

4 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on