Fauve ≠ c’est qui ? c’est quoi ?

Fauve c’est le nom de ce collectif d’artistes qui parvient en quelques phrases, tantôt slamées, tantôt chantées, à nous faire réfléchir sur les problèmes du quotidien. Victime d’un mini-buzz, cette bande de potes qui se réunissait jadis pour mettre sur papier leurs émotions, doit désormais assumer un statut qui leur est quelque peu tombé dessus. Mais rien n’arrive au hasard et si aujourd’hui ils rivalisent sans problème avec les Stones dans la catégorie des «groupes-que-tu-veux-voir-en-live-mais-comme-tu-débarques-chaque-fois-5-minutes-trop-tard-ben-leur-concert-est-déjà-complet-et-tu-l-as-dans-le-baba», c’est parce qu’ils le méritent. Quiconque écoute Fauve, succombe à leur univers très particulier qui oscille entre hip hop, rap, slam, pop et même un peu rock tant qu’à faire. Bref, Fauve c’est de la balle, et plutôt que de m’égosiller textuellement à leur chercher de nouveaux superlatifs pour vous convaincre d’y adhérer, passons directement à ma rencontre à la cool avec Pierre et Simon, deux des membres du groupe.

fauve-groupe

Fauve, c’est qui, c’est quoi ?

Pierre : Fauve c’est le regroupement d’une dizaine de personnes qui avaient envie de passer un bon moment ensemble et dire ce qu’elles avaient à dire et expulser toutes leurs émotions en chanson, en musique et en image.

Simon : il y a un noyau dur qui est composé de 5 membres permanents mais le propos et le support de Fauve n’est pas décliné qu’à travers la musique et les images qu’on met sur scène. Il est sur des textes, de la photo, de la vidéo, des dessins et pleins de choses différentes. C’est pour ça que pour nous, c’est juste un noyau dur qui constitue Fauve. Quand il (ndlr :Pierre) dit une dizaine de personnes, il aurait pu dire 12 ou 15.

Pierre : cinq membres permanents mais pleins de gens autour qui gravitent et qui nous aident à trouver des choses à dire en discutant, en nous apportant des photos, des images des textes… ça fait un joyeux bordel mais ça fait un truc plus riche.

Pourquoi « Fauve » ?

Pierre : Ça vient du fait que quand on était petit il y avait ce film, « Les Nuits Fauves » de Collard. C’est un film hyper dramatique qui avait gagné un César mais en même temps le mec était mort juste avant la cérémonie donc il y avait toute une histoire un peu folle, ça nous a un peu influencé et ça a donné cette connotation hyperdramatique et cet imaginaire hyper fort à ce terme « fauve ». On n’a pas dit fauve parce qu’on pensait aux panthères et aux tigres.

Quelle était l’idée de départ ?

Simon : on avait des choses à dire, à raconter, des trucs à vider. Il y avait un objectif de thérapie, d’arriver à dire les choses comme on les ressent et comme on les pense et peut-être de les écrire pour pouvoir mieux les comprendre et mieux les digérer. Au début on était trois ou quatre à avoir cette idée en tête. On voulait faire un truc ensemble, un truc honnête qui nous parlait et qui nous aidait à avancer en même temps. Au début, ça a commencé par la musique parce que c’est ce qu’on savait faire à l’époque. Et puis on s’est dit que le truc le plus logique pour aller au bout du message c’était de le décliner sur plusieurs supports pour créer un univers qui nous permettrait d’aller au bout de nos idées.

Pierre : pour moi il y avait deux objectifs au départ. Le premier c’était clairement le côté un peu thérapeutique, le besoin de dire quelque chose parce qu’écrire ça nous faisait nous sentir mieux. Il y avait un côté hyper libérateur. Le deuxième objectif c’était de faire un truc entre potes, vivre quelque chose, rendre notre quotidien un peu plus exaltant. Avoir un projet entre nous où on se retrouve pour discuter, pour construire un truc.

Quelle est la signification de votre logo ?

Pierre : on cherchait un logo et c’est venu du F, deux barres horizontales et une verticale. On a stylisé le truc et on est arrivé à ce logo de « non égal à ». On le trouvait assez cool parce c’est un truc assez simple à faire, que n’importe qui peut s’approprier. Après dans la signification, pour nous ce logo ça met un peu graphiquement ce qu’on dit dans une chanson comme Kané. La démarche de ce refrain c’est de dire qu’on a tendance à faire une vision manichéenne des choses. T’es beau ou t’es moche, t’es cool ou t’es pas cool, on a tous une vision un peu comme ça des gens et c’est un truc qu’on essaie de combattre parce que c’est un peu dur. Souvent on parle de dureté dans nos chansons. Dans les relations humaines, c’est le genre de truc qui nous énerve un peu. On part du principe qu’on a tous une infinité de choses et de traits de caractères très différents les uns des autres. Et c’est ce qui fait qu’on a trouvé ça intéressant donc on est parti sur ce signe « différent ».

Y a-t-il un album de prévu ? Une tournée ?

Pierre : il y a un EP de prévu au printemps et on va commencer à faire de plus en plus de concerts à partir d’avril. Ce ne sera pas une vraie tournée, parce que je pense qu’il n’y a pas assez de gens qui viendraient nous voir si demain on allait dans n’importe quelle vile en France. Mais on va commencer à pas mal bouger.

Simon : l’EP on va voir un peu comment on va le sortir et le distribuer. Dans tous les formats, puisqu’on n’a pas envie de le sortir qu’en digital. On veut que ce soit vraiment un truc beau. Pour l’instant ça nous plait, on a fait quelque chose de cool et on a beaucoup bossé. Il faut encore qu’on le mixe et qu’on le masterise mais on a déjà tout enregistré.

Pierre : c’est long parce qu’on a tous un travail à côté et qu’on fait tout tout seul puisque Fauve ce n’est pas notre métier.

Simon : c’est nous qui écrivons les textes, toute la musique, qui jouons en live, qui enregistrons tout seul dans une chambre. On se fait prêter du matériel à droite à gauche, on a nos instruments et on fait avec les moyens du bord. C’est comme ça qu’on arrive à un truc qui a vraiment notre empreinte et qui reste abordable et honnête.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Pierre : nous notre avenir, c’est cet EP et j’ai du mal à me projeter beaucoup plus loin.

Simon : c’est ça qui nous prend énormément de temps en ce moment, c’est d’écouter les chansons et voir tout ce qu’il va falloir faire comme boulot en terme de mixe, de mastering… Ensuite toute la promo qu’on va faire, la distribution et tous les concerts qui vont suivre jusqu’en juillet. Donc pour nous l’avenir s’arrête en juillet.

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