Difficile de ne pas admettre que Rone a brillé de mille feux. La performance du parisien, à qui l’on doit deux excellents albums, fut des plus maitrisées, calibrée sur la formule d’un feu d’artifice : on commence en douceur pour terminer en apothéose. Les premières minutes furent ainsi celles des présentations, du calme avant la tempête, où Erwan Castex dévoila avec parcimonie les nombreux charmes de sa musique, faite autant de ritournelles oniriques que d’instants de bravoure psychés.
Si la scénographie est minimaliste – des vidéos sont projetées dans le dos de l’artiste – force est de constater que le résultat escompté est là : dans le public, les bras sont tendus, les corps se balancent, les cris se font de plus en plus nombreux. Le musicien assure le spectacle avec maitrise et cohérence, n’hésitant pas à jouer sur les variations de rythme de manière spontanée.
Sur disque comme sur scène, la musique de Rone est difficilement qualifiable : entre sonorités atmosphériques et mélodies exaltées, le parisien développe un style qui lui est propre, tout en osant d’étonnantes rencontres, notamment avec le hip-hop. Mais ce sont clairement les hits que constituent Bye Bye Macadam et Parade qui fédèrent les foules. Sourire aux lèvres, l’artiste est aux anges et demande à son successeur, Laurent Garnier, de patienter encore quelques instants avant de prendre place. Il faut dire que l’osmose avec le public est totale, et le musicien profite de ce moment comme il se doit. A sa sortie de scène, les festivaliers ne manqueront pas de lui offrir une ovation plus que méritée. On en redemande.