Youth Lagoon – Savage Hills Ballroom

Le grand retour de Youth Lagoon. Je le dis avec d’autant plus de plaisir que j’avais eu peur lors du précédent disque Wondrous Bughouse, pas mauvais mais loin du niveau de The Year Of Hibernation. Voici Savage Hills Ballroom, troisième album du spécial Trevor Powers.

Quand on cherche à décrire la musique de Youth Lagoon, ce qui vient en premier c’est l’atmosphère. Flagrant sur son premier disque, plus subtil par la suite, on retrouve tout de même encore ce talent pour aller « peindre » un contexte dans ses chansons. L’effet se produit d’abord sur The Knower, un peu inquiétant, un dérangé ; un peu plus loin sur l’envoutant Doll’s Estate ou le tournoyant Rotten Human. Powers a ce don pour aller chercher les instruments et les sonorités particulières (par exemple les cuivres sur The Knower). Il sait comment mélanger au mieux l’acoustique et l’électro pour raconter ses histoires. Il sait aussi comment tourner ses compositions pour les étoffer généreusement (Free Me) ou pour que la fin ne ressemble jamais au début. Enfin, il pose sa voix, de moins en moins fragile bien qu’assez aiguë mais beaucoup plus assurée (Kerry), ou bien tout simplement se tait, comme sur le magnifique final X-Ray.

Pour résumer, sur cette collection de 10 titres, bien peu sont à passer. Savage Hills Ballroom nous révèle un Youth Lagoon en pleine possession de son talent, distillant les émotions musicales avec une facilité déconcertante. C’est beau, c’est simple, et finalement ça devrait toujours être comme cela.

4.5 / 5