St. Vincent – St. Vincent

Au départ, j’ai cru que ça venait de moi, encore. Une à une, les chroniques dithyrambiques tombaient à propos du nouvel album d’Annie Clark, St. Vincent. Clairement j’étais en train de rater l’album de l’année, le disque du futur présent, la galette indispensable. C’est donc fébrile — et presque honteux — que je lançais l’écoute de cette masterpiece de 2014 et…

OUF ! En-dehors de l’habituelle égérie Pitchfork (prochainement tête d’affiche de leurs festivals, à n’en pas douter) et autres sites hipsterico-musicaux, je n’ai pas forcément raté grand-chose, et sûrement pas le phénomène de l’année. St. Vincent offre une pop complexe et riche, voire même — j’ai lu le mot dans la critique de Pitchfork — prétentieuse. Sans aller jusque-là, on peut en effet reconnaître que sa musique n’est pas des plus abordables (la seconde moitié du titre Huey Newton peut filer la migraine), et pousse très loin la sophistication. On enchaîne cris et cuivres, synthés et guitares. Et pourtant, le format de l’ensemble est extrêmement classique : tous les titres font entre trois et quatre minutes (sauf deux qui, whouhouh, frôlent les 4’40). On sera même surpris de l’étonnant pop-rock propre et sage de Regret qui contraste avec le côté très aventureux du reste, rien que Bring Me Your Loves qui lui succède.

Melting-pot, fourre-tout ou bien carrément n’importe quoi condensé dans un album, St. Vincent donne le tournis sans chercher ni à nous expliquer, ni à nous emmener quelque part. Tout cela est un peu gratuit, pas forcément entraînant, et en plus présenté dans un emballage à la Lady Gaga qui n’enthousiasme pas. Surestimé.

2 / 5
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