Seafret – Tell me it’s real

Il y a ces Britanniques qui ont tout de la sincérité et de la pêche, comme une nostalgie de la musique pure qui s’entrechoque à chaque notes avec une/des voix qui résonnent encore après l’écoute. Seafret fait cet effet. Après avoir sorti deux EP (Give me something – 2014 / Oceans – 2015), les voici avec leur premier album intitulé Tell me it’s real. En tout cas, oui leur qualité est bien réelle et les voilà plein pieds dans la planète musicale britannique qui fait rêver les étrangers. Avec un total de 13 pistes, il y a de quoi se régaler dans leur son plein de douceur et de force vulnérable. Ce duo prouve une chose à travers cet album : ils ont une place à se faire dans l’indie rock et la pop. Pas loin de la pétillante Anna Calvi et de quelques perles du répertoire de Kasabian.

A la fin de l’album, le constat est plutôt positif : il y a de nombreuses couleurs différentes pour une ligne directrice à laquelle le duo ne déroge pas. Ils sont bien installés dans cette vocalise qui peut aussi bien être romantique que rauque. C’est quand le mariage apparaît que la puissance du duo prend son envol. Tout aussi passionnant, la musique ne tient pas à prendre l’emprise sur la voix ou inversement. L’honnêteté dans la composition se fait ressentir dans chaque titre, alors que plusieurs sont différents dans l’ambiance et la tonalité. Il n’est rien créé de nouveau, il ne s’agit pas d’un groupe original, mais Seafret est toute la délicatesse d’un son qui sait produire la justesse suffisante pour en ressortir la beauté. Ce ne sera peut-être pas un groupe majeur, mais il faudra évidemment compter sur eux. Surtout quand on sait qu’ils ont été programmé à Glastonbury, à peine leur premier album sorti.

Dans l’album, s’il y a bien des titres qui se démarquent, il faut mentionner Wildfire et Oceans en priorité. Leur opposition est telle qu’ils reflètent à eux deux la force du duo. Le premier contient toute la dynamique graveleuse d’une vocalise qui se colle à une musique au coeur qui bat fort en disant beaucoup de choses. Dans le second, il s’agit d’une vocalise plus romantique (avec le rauque dans le fond) et une musique qui retranscrit des notes qui durent, de la beauté intemporelle de la douceur. Ensuite, on pourrait invoquer la rupture surprise que crée le titre Over, situé juste après Oceans. Tel un mélange morcelé de Oceans et de Wildfire : comme quoi, quand il y a plusieurs cordes à un arc, il est possible de tirer sur plusieurs directions. Heureusement qu’il ré-apparaît un titre comme There’s a light pour tenter de reproduire une légère rupture. Ce son n’empêche pas l’impression d’un retour au linéaire vers la fin de l’album, une promesse en suspend. Mais là, ba-da-boum, apparaît un featuring avec la voix angélique de Rosie Carney qui amène une nouvelle promesse : et si Seafret pourrait surprendre en devenant plus décontracté et poétique ? On danserait bien une valse sur To the sea.

En espérant que vous appréciez les clips autant que nous :

4 / 5