RY X - Dawn : le talent, tout simplement.

À quoi reconnait-on le talent ? Sans doute RY X nous donne des éléments de réponse. Le talent, concernant son très attendu premier album Dawn qui sort ce mois de mai, c’est la capacité à produire de véritables pépites musicales dans la plus grande simplicité. Quelques accords, deux ou trois notes seulement, posées sur une guitare, un piano. On y ajoute un beat, rien de très recherché, puis des mots. Le tout semble construit par un enfant de 11 ans qui découvrirait un logiciel de création musicale et s’amuserait à rajouter des lignes de son au fur et à mesure que la durée défile. Le titre Howling est en un exemple flagrant, mais il est loin d’être le seul.

Mais ne nous méprenons pas. Si effectivement, n’importe qui ou presque a désormais la possibilité de créer de la musique sans bouger de son ordinateur, l’Australien a bel et bien quelque chose en plus qui le fait sortir du lot, qui le fait dépasser le reste de la troupe : le talent. Insufflant à chacune de ses compositions une atmosphère, une ambiance, une âme, il élève ses morceaux à un niveau supérieur là où vous et moi nous serions toujours en train de bidouiller sur notre application sans lui parvenir à la cheville. Ry Cuming a en outre de particulier sa voix perpétuellement sur le fil, une fragilité qui lui confère aussi l’intensité supplémentaire qu’il peut inculquer à ses compositions. On le ressent immédiatement à l’écoute de Dawn, le titre éponyme (étrangement sous-titré interlude) qui ouvre le disque, et surtout sur Shortline et Salt qui lui succèdent.

Émotion, mélancolie et grosse barbe, RY X nous dégaine le total kit du hipster sensible, et ça fonctionne. Parce qu’il va plus loin, parce qu’il avait déjà imposé au monde sa signature en autorisant l’utilisation de son titre Berlin dans une publicité Sony, et c’était il y a plus de 3 ans.

On retrouve enfin le morceau sur ce premier album, avec la satisfaction de l’attente récompensée. 12 titres (composés d’un seul mot, sauf un : Hold Me Love) qui signent un disque déjà à part, hors de l’espace et du temps, matière à multiples explorations. Une seconde moitié un peu plus dansante (Deliverance, Haste, Lean) achève de propulser Dawn comme une référence. Et le talent, tout simplement.

5 / 5