MGMT – Congratulations

Trois ans (déjà) après leur premier album Oracular Spectacular au succès planétaire, le duo new-yorkais MGMT sort le surprenant Congratulations. Surprenant par un virage que l’on n’attendait pas si tôt…

Ce virage, c’est l’accent psychédélique beaucoup plus prononcé. Oubliez la succession de singles ravageurs que furent Time To Pretend, Electric Feel et Kids. Nous sommes dans une autre dimension, et pas d’arnaque dans l’air, la pochette de l’album donne immédiatement le ton… spécial.

Ici, donc, c’est un autre univers qui est proposé. Moins grand public sans aucun doute, mais plus recherché également. MGMT se parent d’influences évidentes (David Bowie, Pixies, The Beach Boys) et emmène son auditoire conquis depuis Oracular Spectacular au niveau supérieur. Quitte à en perdre quelques-uns au passage, c’est obligé, car tout le monde n’adhèrera pas à ce patchwork kaléidoscopique étourdissant, à l’image du vertigineux single Flash Delirium. De quoi en dérouter (et en dégouter) plus d’un.

Juste le temps de se remettre avec I Found A Whistle que l’on repart de plus belle sur Siberian Breaks, le monument de 12 minutes planté au milieu de Congratulations. Probablement le titre qui vous forgera votre avis définitif sur cet album, entre admiration et désolation. Car le reste est du même acabit. Brian Eno et Lady Dada’s Nightmare nous entraînent encore un peu dans le n’importe quoi psyché-rock avant que Congratulations finisse par nous sortir la tête de l’eau, comme si l’on avait gagné le droit de reprendre son souffle.

On ne ressort pas indemne de Congratulations. Abasourdi, lessivé, peut-être un peu en colère aussi. Reste ce constat : le risque est énorme, et il a été pleinement assumé. Rien que pour cela, MGMT mérite ses… félicitations. Mais le groupe récoltera aussi quelques lynchages au passage, pour ne pas avoir réédité un succès qui s’annonçait tellement facile.

3 / 5