Lana Del Rey – Born To Die

Quelque part, on aurait voulu.

On aurait voulu que derrière le buzz, derrière le phénomène, derrière la hype, derrière l’emballage marketing évident et assumé, se cache quelque chose de nouveau, de surprenant. On aurait voulu contredire les contradicteurs, les haters, les détracteurs avec un album qui les fasse taire et reconnaître que Lana Del Rey c’est une véritable artiste et pas un simple personnage.

Il n’en est rien.

Born To Die, c’est l’album surproduit auquel on a tenté d’insuffler une âme, de préférence avant sa sortie, pour camoufler le subterfuge. La voix envoutante de Lana Del Rey — son produit d’appel, en quelque sorte — se retrouve noyée dans des titres où les arrangements finissent par distraire l’écoute au lieu de la renforcer. Les carillons, échos et autres réverbérations sont autant de couches de maquillage sonore pour tenter de nous faire refuser la terrible vérité : Lana Del Rey, c’est creux.

On y avait pourtant cru. L’entêtant Video Games (hors prestation live), le séduisant Blue Jeans… et puis quand même le côté très pop de National Anthem qui commençait à nous mettre la puce à l’oreille. Et au  final, quand l’album Born To Die débute par le titre éponyme Born To Die, on se dit qu’on a déjà fait le tour. D’autant que les titres que l’on ne connaissait pas n’ont rien de marquant, à l’image de Carmen et son intermède chanté en français, tellement cliché. On gardera une petite mention pour Summertime Sadness qui, à l’instar de National Anthem, ne cherche même plus à masquer la soupe populaire que la production tente de placer. Un acte d’honnêteté que l’on saluera.

Le verdict sur Lana Del Rey est donc tombé, comme on s’y attendait, à la sortie de l’album. Qui tombera vraiment dans le panneau ? Car finalement c’est assez clair, Born To Die porte terriblement bien son nom : c’est un disque mort-né.

2 / 5