La Femme – Mystère

Si vous êtes habitués aux colonnes du magazine, vous savez qu’on ne s’épanche pas souvent sur la production hexagonale. À quelques exceptions notables. La Femme en fait partie. Dans l’abondante nonchalance bavarde avec laquelle la pop française nous assomme régulièrement, voici un groupe qui y appose avec brio une musicalité sortant du lot.

Il y a dans Mystère une multitude de morceaux qui ne comptent pas sur les paroles pour se laisser porter. Bien au contraire, l’album est d’une richesse (15 pistes) et d’une variété salvatrices. Naviguant aisément entre électro et acoustique, la formation surfe avec une facilité déconcertante entre ses productions, dès le massif et introductif Sphynx jusqu’à l’épique final Vagues (approchant les 18 minutes grâce à la présence d’un ghost track — en Anglais — qui laisse augurer du meilleur y compris dans la langue de Shakespeare).

Côté paroles, bon, on n’adhèrera pas forcément à l’ensemble, entre l’éloge de Tatiana ou la complainte envers une Micose (sic). En revanche, la délicatesse musicale en opposition à la force du texte sur Le Vide Est Ton Nouveau Prénom, ou les rythmiques en continu de SSD et Psyzook, ou bien encore la synthèse d’Elle Ne T’aime Pas… de vraies réussites ponctuent régulièrement l’écoute.

Au final avec Mystère, La Femme est dans une véritable démonstration. Polyvalence, écriture, sens mélodique et rythmique… l’album est complet et hisse le groupe en fer de lance de la pop française (expression-bateau que vous pourrez lire un peu partout les concernant) sans contestation possible. Un disque qui ne s’essouffle jamais, qu’est-ce que ça fait du bien.

4 / 5