Glen Hansard. Ce nom ne vous dit sûrement rien. Et c’est normal. La quasi-totalité de ses albums sont très mal distribués en France. Mais de l’autre côté de la Manche et de l’Atlantique, il a vendu plusieurs milliers de copies. Il a fait une apparition dans les Simpsons et il a même eu un Oscar. Si vous avez vu ONCE, c’est lui le héros principal. Si vous avez vu NEW-YORK MELODY, il a collaboré à la BO. Son nouvel album, Didn’t He Ramble, sort ce vendredi 18 Septembre
L’irlandais de 45 ans est dans la musique depuis 25 ans. Avant de se lancer dans une carrière solo, il a créé le groupe The Frames, 9 albums (dont un live et un best-of) au son résolument rock :
En 2006, fort de l’expérience ONCE, Glen change de registre pour accompagner Marketa Irglova et forment à eux deux, The Swell Season, aux sons beaucoup plus doux et à l’omniprésence du piano.
C’est seulement en 2012 que Glen Hansard se lance dans une carrière solo à proprement parler (même s’il est toujours accompagné de The Frames depuis le début, il écrit et compose seul) avec Rythm and Repose. Il n’a pas chômé depuis 3 ans : des concerts anniversaires avec son groupe, 2 tournées solo, 1 tournée accompagnée avec Eddie Vedder, le chanteur de Pearl Jam et 2 EP, l’irlandais a su rester omniprésent dans le monde musical.
C’est le 30 Juin 2015 que le chanteur annonce son retour avec son deuxième album solo, Didn’t He Ramble, dont est issu le premier single : Winning Streak.
Dès le début de son album, Hansard en annonce les grandes lignes avec Grace Beneath the Pines, qui nous colle la chaire de poule. Attendez-vous à un album intimiste, épuré, qui vous fera voyager, frissonner, ressentir.
L’enchaînement des chansons est d’un naturel hallucinant. Après cette ouverture qui se rapproche plus d’un poème, Glen L’ensemble semble être d’ailleurs construit en crescendo. Wedding Ring n’est pas sans rappelé les notes de Van Morrison et sent bon les années 60. Winning Streak et Her Mercy sont sûrement les deux meilleures chansons de l’album et empruntent aussi bien à Morrison qu’aux tradi irlandaises. McCormack’s Wall, une chanson purement irlandaise, semble d’ailleurs tout droit sorti du siècle dernier. Colm Mac Con Iomaire fait encore une fois des merveilles avec son violon.
Les multiples influences de l’album se ressentent également avec Lowly Deserter, qui vous rappellera sûrement Bruce Springsteen et son Seeger Session.
Cette construction en crescendo atteindra son point d’orgue avec My Little Ruin, où la voix de Glen s’envole dans un incroyable finale, égalant celui de Fitzcarraldo.
Le final retombe doucement avec Just to be the One et Stay the Road, qui nous laissent respirer après ces montagnes russes émotionnelles.
Didn’t He Ramble est une merveille. Il n’y a absolument rien à jeter. Glen Hansard mélange toutes ses influences, de Van Morrison aux chansons traditionnelles irlandaises, en passant par le folk américain et livre un album extrêmement personnel et sûrement un des meilleurs albums de 2015.
5 / 5