Ghost Culture – Ghost Culture

Du fantôme, il a le teint blafard, et son timbre de voix est léger, entêtant, comme venu d’autre part. Encore inconnu il y a quelques semaines (on lui connaît un morceau sorti en 2013 et un second en 2014), Ghost Culture s’attaque à l’exercice périlleux du premier album, et signe une brillante réussite. Écoute et réactions.

Il est des albums que l’on a l’impression d’avoir attendu des mois. On n’aurait pas pensé qu’il serait celui de ce jeune anglais. La pochette est sobre, le nom de l’album, éponyme, ne nous éclaire pas beaucoup plus sur cet album mystérieux. Premier gage de qualité, le label, discrètement apposé. Phantasy se trompe rarement quand il s’agit de miser sur les bons chevaux. On découvre l’ampleur de l’album par son ouverture, l’incroyable single Mouth, qui nous donne l’impression que nous avons vraiment bien fait de se lancer dans l’écoute de l’album. À de nombreux moments, on a l’impression de retrouver un mélange entre deux autres pontes du label anglais, la froideur et la fureur de l’excellent Drone Logique de Daniel Avery (Glass), et la voix bizarrement entêtante de Connan Mockasin.  On retrouve pourtant les défauts inhérents à l’exercice du premier album : une alternance d’excellents morceaux et de morceaux moins convaincants (Answer). Pour autant, l’ensemble est solide, et s’appuie sur des chansons puissantes qui font office de structure de cet album, comme l’autre single, Lucky. Chaque morceau, même parmi les moins réussis, se distingue par des « détails », comme les arpèges au modulaire d’Hows. On pense également à Glaciers, ode à la douceur sublimée par une basse plus classique, moins électro que le reste de l’album. L’écoute se termine par The Fog, et nous laisse nous aussi, dans une sensation de brouillard qui n’est pas désagréable, et cette étrange impression d’avoir déjà entendu ces morceaux, et ce dès la première écoute.

Il est des albums dont on se doute qu’on les écoutera encore longtemps. Cet album de Ghost Culture, premier d’une longue série on l’espère,  s’inscrit sans problème dans les plus prometteur de 2015, et résistera sans doute au temps. Si il n’est pas parfait de bout en bout, la sincérité touchante et la justesse de ses productions nous laisse plus qu’enthousiastes.

4 / 5