Disclosure – Caracal

A l’écoute de Caracal, on se dit que faire de la musique, c’est facile. Du moins c’est avec une déconcertante facilité qu’un duo de jeunes Londoniens réussit à produire des tubes électro ravageurs. Disclosure délivre le successeur de son premier album plus que remarqué Settle, et franchit un cran supplémentaire dans sa popularité avec ce disque qui s’établit déjà comme une nouvelle référence.

Démarrant en trombe avec deux excellentes collaborations (The Weeknd puis Sam Smith, deux voix qui s’allient admirablement avec la musique du duo) Caracal est un décollage immédiat pour des rythmes imparables. D’une manière générale, c’est cet habile choix dans les featurings qui renforce le talent des frères Lawrence à différencier ses compositions : elles pourraient très bien figurer sur les albums des invités. L’excellent Magnets avec Lorde en est un parfait exemple, tant le morceau se marie avec l’univers de l’artiste. On notera aussi Superego (featuring Nao) qui rappelle beaucoup l’univers de Settle par ses sonorités.

Et pour autant, on ne peut pas non plus réduire Caracal à ses collaborations. La preuve : les hits Jaded ou Echoes n’affichent aucune étiquette. Car Disclosure a depuis longtemps exposé son ambition : avoir une personnalité musicale suffisamment forte pour être reconnue immédiatement.

Que ce soit dans la dance music ou de l’électro, le genre est défini par un BPM précis. Avec Disclosure nous voulions être reconnus pour le son, par notre signature musicale. Nous voulions explorer une variété de tempos et même de genres et nous concentrer sur le mix et la production.

Guy Lawrence

Caracal nous laisse d’ailleurs — dans sa version classique — sur un Masterpiece un peu plus lent. Mais la version deluxe de l’album prolonge le plaisir en repartant de plus belle grâce aux beats imparables de Molecule, et le single Bang That que les fans connaissent déjà depuis longtemps (ils seront d’ailleurs peut-être un peu déçus de ne pas le trouver sur la version simple, même si l’on comprend qu’il soit un peu à part). On appréciera aussi le très chill Moving Mountains (avec un excellent final), qui ne fera que renforcer un sentiment omniprésent : ce Caracal, recueil de titres électro-dance aussi variés que réussis, porte la signature musicale d’un grand groupe.

4.5 / 5