Coldplay – Viva La Vida Or Death And All His Friends

EMI s’y attendait sûrement, ou alors ils n’ont toujours pas compris. En entourant la sortie du nouvel album de Coldplay, Viva La Vida… or Death and all his Friends, d’un lourd manteau de secret et de protection, la maison de disques n’a réussi qu’une chose : attiser la convoitise et le sens du défi des pirates de tout bord. Résultat : l’album se retrouve illégalement sur les réseaux de partage, une semaine avant sa sortie. Alors à moins qu’il ne s’agisse réellement de la volonté d’EMI (ce dont on peut grandement douter), on appelle cela un échec…

Qui plus est, la version proposée sur les plates-formes de P2P (que bien évidemment nous avons refusé de télécharger…) est agrémentée de versions que l’on ne trouvera pas sur le disque vendu en France (sortie prévue le 16 juin) : 16 pistes contre 10! Soit six titres supplémentaires : Reign of Love, Chinese Sleep Chant, The Escapist, Lost! (version acoustique), Lovers In Japan et A Spell A Rebel Yell (une face-B du premier single). Les deux derniers semblent vraisemblablement être rajoutés de façon artisanale à l’ensemble.

And now ladies and gentlemen, voici la chronique de l’album.

Après le très décevant X&Y, on était en droit d’espérer quelque chose de Coldplay, même si le deuil du grandiose Parachutes est désormais fait. Par déduction, il nous reste A Rush Of Blood To The Head, et effectivement, je placerai Viva La Vida… au niveau de ce dernier, un peu en-dessous quand même. Car il faut l’avouer, le nouvel album du groupe anglais a de la ressource, de la nouveauté. On ressent tout cela dès l’instrumental Life In Technicolor, enchaîné par Cemeteries Of London. Deux titres travaillés, même jusqu’à la conclusion du second. Plus classique et facile, Lost!, ses claps et son riff de guitare sonne comme du Coldplay efficace sans effort.

La richesse reprend avec 42, tout en progression et faisant la part belle à la voix de Chris Martin, jusqu’à une cassure inattendue qui fait de l’ensemble un titre très réussi. La suite devient un peu plus consensuelle à nouveau, et il faut attendre les gros morceaux, à savoir Viva La Vida et Violet Hill, pour se remettre dans le bain de la nouveauté. Sans conteste le groupe a réussi son entrée marketing, en offrant gratuitement Violet Hill et en signant Viva La Vida comme musique de publicité iTunes. Les violons de ce morceau assurent même une nouvelle empreinte musicale au groupe qui prouve une nouvelle fois qu’il ne s’est pas endormi.

Strawberry Swing enchaine sympathiquement sur ce grand passage, et nous arrivons alors à la fin du disque (quoique, cela dépend des versions) avec Death And All His Friends, bien construite mais pour le coup un peu moins originale, sauf peut-être les voix finales. Si vous avez la chance d’avoir Lost! en version acoustique vous profiterez d’un bon moment supplémentaire.

Alors oui, soit j’ai baissé mon niveau d’attente vis-à-vis de Coldplay depuis ces dernières années, soit Viva La Vida… or Death and all his Friends marque véritablement un renouveau bienvenu de la part du groupe. Son succès commercial est déjà assuré, mais j’ai pu lire que de plus en plus de personnes prenaient du recul désormais avec le groupe. La musique de Coldplay ne sera dorénavant plus accueillie les bras ouverts et les yeux fermés (ou les oreilles bouchées à la critique) et c’est sans doute ce qui pouvait arriver de mieux au groupe pour qu’il puisse se remettre en question à chaque album.

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