[Test] Rocket League nous ferait aimer le foot... ou presque.

Si vous êtes comme moi, le foot ce n’est pas vraiment votre tasse de thé.
Dans l’idée, 22 couillons qui courent derrière un ballon pour mettre des buts, ça peut être rigolo, et on a tous aimé y jouer pour de vrai dans la joie et la bonne humeur.

Le problème, outre sa médiatisation et son business à l’extrême, c’est la propension des amateurs à se transformer en animaux gueulards devant n’importe quel match. Dans ce contexte, Fifa ne m’a jamais botté des masses, et la perspective de jouer avec des potes footix à n’importe quel jeu de foot était jusque-là une illusion qui me semblait irrémédiable. C’était sans compter sur les développeurs de Psyonix, qui avec Rocket League ont perfectionné un concept lancé sur PS3 dans Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle-Cars. A vos souhaits.

Vous conviendrez que Rocket League c’est nettement plus simple à retenir, et la simplification du titre est à l’image de l’explosion du succès du jeu : net, franc et abordable.

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Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de la chose, Rocket League est un jeu de foot un peu particulier puisque les joueurs sont des voitures équipées d’un boost surpuissant capable de les faire planer en l’air. Ça permet de choper des ballons en plein vol, et ces derniers ne peuvent pas aller très loin de toute façon puisque le terrain est dans une cloche en verre. Pas de sortie, de touche ou de corner donc, mais des rebonds et des trajectoires infernales qui peuvent vite devenir imprévisibles, surtout que les joueurs peuvent se prendre pour Spider-Man sans aucun problème en roulant sur absolument toutes les surfaces, même à l’envers ! Ajoutez à ça une tendance aux doubles sauts, saltos ou vrilles en tout genre, et histoire de parfaire le tout, oubliez les fautes ! Rentrer dans le tas est tout à fait légitime, surtout à grande vitesse où vous pouvez carrément faire exploser votre adversaire qui mettra quelques secondes à revenir en jeu. Bref, c’est un joyeux bordel, et c’est précisément pour ça que c’est bien.

Jouable en duel ou en équipes de 2, 3 ou 4 joueurs, Rocket League puise aussi son originalité dans le simple fait que vous ne contrôlez qu’un seul véhicule avec un joueur derrière chaque volant. Du coup, impossible de passer d’un sportif à l’autre comme dans un titre de sport classique. Ici vous êtes responsable de vos moindres faits et gestes et avez tout intérêt à communiquer avec vos partenaires pour développer une stratégie de jeu, assurer les différents postes et envoyer le plus de buts possibles dans les cages adverses. En définitive, le concept est tout con : c’est du foot sous adrénaline, très rapide, aérien et spectaculaire, sans faute possible, qui demande de vraiment jouer en équipe. C’est tout bête à appréhender, et les bourrins seront comme des fous à l’idée de percuter la balle le plus vite possible pour l’envoyer en face. Le jeu a beau être très arcade, rappelant autant les voitures télécommandées de Re-Volt que les bolides tarés de Speed Racer, son moteur physique est particulièrement soigné, cohérent et rapide. L’ensemble est d’une vélocité imparable et le moindre frôlement de balle peut avoir des effets dévastateurs, prouvant bien que malgré la folie de son concept, le tout bénéficie de fondations solides. C’est aussi là où le jeu est très fort : avec la capacité de jouer en l’air et la jauge de boost à gérer pour ne pas se retrouver à vide au moment fatidique, les possibilités sur le terrain sont extrêmement nombreuses, et la simplicité de l’approche n’empêche en rien une vraie profondeur de gameplay. Il faut être vif, rapide, vigilant et prêt à changer sa trajectoire à tout moment, quitte à bousculer les adversaires pour laisser la balle passer.

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Comme les matchs durent 5 minutes, les parties s’enchaînent vite, et on se prend à vouloir maîtriser parfaitement son véhicule, dont on peut changer le modèle pour un impact au-delà du cosmétique puisque la carrosserie influe votre façon de toucher/frapper le ballon. Passé ce paramètre et la customisation esthétique, les terrains sont quasiment tous les mêmes hormis quelques variantes folkloriques, et pour autant aucune partie ne se ressemble. C’est en ça que Rocket League est terriblement addictif : c’est très impressionnant, les voitures virevoltent à toute berzingue, et c’est particulièrement jouissif de voir le ballon exploser littéralement quand il rentre dans un but.
Accessible et profond, avec une jouabilité axée avant tout sur le plaisir de jeu immédiat, tout en étant aussi fun à regarder pour d’éventuels spectateurs comme en témoigne les nombreux championnats en ligne très suivis par la communauté, Rocket League garde le meilleur du football tout en lui injectant une monstrueuse dose d’énergie. Le résultat est un bonheur de tous les instants, qui ne fait que grossir puisque si les joueurs PC peuvent déjà jouer avec ceux sur PS4, la sortie prochaine du jeu sur Xbox One n’enlèvera rien à ça et permettra à tout ce beau monde de s’affronter, qu’importe la plateforme.

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Vendu à un petit prix, cross-plateforme, facile d’accès avec une réelle marge de progression et une euphorie qui ne faiblit pas, Rocket League plait finalement à un non amateur de foot comme moi pour la simple et bonne raison qu’il est bien plus qu’un simple jeu de foot, dans un cocktail atypique et irrésistible. En attendant de vous y croiser, j’y retourne !

4.5 / 5