Vincent n’a pas d’écailles

Il est toujours compliqué, ce film à la rumeur réjouissante. VINCENT N’A PAS D’ECAILLES arrivait en salles avec une solide réputation, et des taglines plutôt bien pensées autour de son statut de « super-héros à la française ». Un rôle pas inédit, si on repense à Superdupont, Fantômette ou Photonik, entre autres. Mais avec cet angle se moquant des grosses franchises étrangères, le distributeur tente bien de différencier son film des autres histoires d’auteur du moment, et ça fonctionne.

Le coeur de l’histoire, c’est donc Vincent, jeune homme réservé qui devient très fort lorsqu’il est … mouillé. Oui, c’est original, et en soi cela permet de développer de nombreuses idées pour raconter son histoire, entre l’amour rencontré et quelques autres petites histoires d’humidité. C’est plutôt intelligent d’aller créer ce « Hulk » temporaire, obligé de trouver des sources d’eau en cas de pépin, et les quelques scènes à suspense sont là.

A côté, VINCENT… souffre indéniablement d’un manque de vrai contenu. Peu ou pas de dialogues, une histoire saccadée censée se centrer sur le personnage, on attend patiemment le moment où l’histoire va se creuser (à défaut de se construire), mais on n’assiste qu’à une suite de scènes d’illustration, celles qui montrent Vincent arriver, s’installer puis repartir. Presque pas de tentative de tisser quelque chose, le héros se cache et joue plutôt à un anti-héros triste qu’à un vainqueur modeste.

SPOILER ALERT

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Au terme d’une heure vingt visiblement longue, on suit donc le personnage central s’exiler en Amérique pour se sauver de… on ne sait trop quoi ; avoir abîmer un véhicule et assommer un homme, il n’encourait pas grand chose et se complique inexplicablement la vie (pour lui, pour la femme qu’il a rencontré.. une dramaturgie peu utile en l’absence d’autres éléments d’histoires – son passé ?). Le voilà donc contraint de se rendre en Amérique du Nord, berceau des héros à pouvoir. Douce ironie qui ne nous échappe pas : ça n’est donc pas encore en France que s’épanouiront les Superdupont de demain.

2 / 5