Victoria, la passion au corps pour Virginie Efira

Cannes 2016 / Semaine de la critique

Elle est belle, Victoria. Enfin, Virginie Efira. Désormais comédienne reconnue, Efira rayonne particulièrement en cette année 2016 avec un UN HOMME A LA HAUTEUR et voilà VICTORIA, film d’ouverture de la Semaine de la Critique qui finit de lui confirmer son statut de talent à ne pas rater. Bouleversante ici, entre mille émotions, elle campe une Bridget Jones en plein burn out, qui ne sait plus trop comment gérer tous les éléments d’une vie bien remplie.

Deux enfants, un célibat, un boulot exténuant… Victoria est une femme active, libre, mais un peu paumée. Elle se traîne aux mariages de ses amis, doit gérer un ex soûlant et décider si oui ou non elle arrête d’enchaîner les coups d’un soir rencontrés via un service en ligne. Malheureuse, Victoria arrive au bout d’une étape, et ne sait plus trop comment faire ; Justine Triet plaque sur cette histoire une sorte de folie douce, pas si éloignée de LA BATAILLE DE SOLFERINO, remplaçant la foule en délire par un portrait de femme en fin de course.

Si la première partie du film est emmenée et très rythmée, la descente morale de Victoria se fait moins lisible dès lors qu’elle touche le fond. La fin du film se perd quelque peu, ne sachant trop comment relancer la machine pour trouver une conclusion satisfaisante. Epaulée par un Vincent Lacoste savoureux, Virginie Efira est de chaque plan, chaque instant. N’ayant jamais peur de se montrer comme une actrice mûre, loin des rôles de midinettes, Efira avance à grands pas ici, n’ayant aucune peur à séduire les spectateurs. Une presque-nouvelle révélation pour un film plein d’émotions.

3.5 / 5