Une place sur terre

Il y a de ces films touchants, bouleversants mais qui manqueront un petit quelque chose. Et ça n’est pas faute de retrouver un Poelvoorde tout en émotion : UNE PLACE SUR TERRE passe à côté de quelque chose, malgré une vraie intention.

Sa place, le héros la cherche. Photographe dépressif, traînant son manque de joie de vivre entre petits boulots et la bouteille pas très loin.. Alors forcément, quand sa (jolie) voisine fait une tentative de suicide, la curiosité l’amène à être un peu plus sociable. Faussement déprimant, le film se voudrait une ode à la vie, avec ce grand idiot un peu maladroit, un peu gentil, meilleur ami du fils de la concierge, grand coeur contre états d’âme. De la rencontre, le film joue l’opposition, les regards en coin, les envies cachés.. Une subtilité assez risquée qui pourtant fonctionne. Des instants figés, comme des photographies, pour mieux témoigner d’un vrai quelque chose entre les deux.

Mais malgré tout, on reste un peu sceptique. Touchant, fragile, le film l’est. Un jeu, une danse où il manque une vraie finalité. C’est avant tout un portrait, double, de deux êtres en pleine déconstruction, cherchant leur propre raison d’exister. C’est aussi une histoire qui n’aura jamais lieu. Et c’est peut être à cause de cela que l’on reste, finalement, devant l’écran effleuré par l’histoire mais pas emporté.

2.5 / 5