A une heure incertaine

Le cinéma portugais reste peu connu en France, malgré quelques grands réalisateurs qui ont su traverser les frontières. Scénariste notamment pour Raoul Ruiz, Carlos Saboga possède la double culture pour avoir vécu entre ces deux pays. Pour son deuxième long métrage il nous emmène en pleine Seconde Guerre Mondiale, époque où le Portugal, pays protégé des conflits, accueillait des réfugiés français. Un regard sur l’Histoire relativement inconnu, qui nous offre donc un contexte protégé pendant une période trouble, faisant écho à une actualité très contemporaine.

A UNE HEURE INCERTAINE mélange son casting pour cette histoire de policier portugais cachant chez lui un frère et une soeur française, sous le regard de sa fille en peine adolescence. Cette dernière, en pleine découverte de ses sens, hésite entre attraction et révolte devant cette situation inédite et illégale. Et le film hésite aussi, faux film aux accents érotiques par moments, ou film de guerre raté. Sans aucun artifice, le réalisateur tente de jouer sur les deux tableaux, deux histoires, sans privilégier l’une ou l’autre. Dès lors c’est bien deux parties distinctes qui sont présentées, sans réellement être exploitées.

Pas de prise de risque ; Saboga filme simplement, sans grand mouvement, laissant ses comédiens occuper l’espace. C’est l’occasion de croiser Grégoire Leprince-Ringuet, acteur français pressenti comme un des espoirs de sa génération et bien trop rare dernièrement. Au centre, le charme de Joana Ribeiro ne laissera personne indifférent, contrairement à l’intrigue bien trop éclatée entre les enjeux émotionnels survolés et le contexte largement sous-exploité. Un film historique avec son intrigue en faux huis clos, A UNE HEURE INCERTAINE ne semble pas savoir vers où aller ou quoi nous offrir.

2.5 / 5
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