The Master

Paul Thomas Anderson, réalisateur et scénariste de talent, a fait l’évènement au festival de Venise avec son nouveau film The Master. Il repart avec de beaux prix, le Lion d’argent, récompensant la réalisation et deux coupes Volpi pour Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman avec qui il signe une cinquième collaboration.

Au début des années 50, on suit Freddie Quell, un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, alcoolique, colérique et obsédé. Incapable de garder un travail, il monte par hasard sur un bateau accosté près de San Francisco. Là, il fait la rencontre de Lancaster Dodd ou The Master, chef de file d’un mouvement appelé La Cause, sorte de secte.

The Master raconte la rencontre aimantée de deux personnages tourmentés. Freddie est perdu et agressif. Joaquin Pheonix l’incarne avec nervosité et fragilité, en se tenant bossu, comme s’il était déjà soumis à l’influence que Lancaster aura sur lui. Philip Seymour Hoffman est d’un charisme hypnotisant, sa voix capte l’attention du spectateur et de ses adeptes. L’attraction entre ces deux hommes est irrationnelle mais si puissante que même la femme (campée par Amy Adams) qui semble tenir les rennes de ce petit monde ne réussit pas à les séparer.

Une introduction sur le personnage de Freddie nous guide pas à pas vers la rencontre. Puis l’on découvre Lancaster et son entourage. Usant de flash-back pour illustrer également les tests que La Cause pratique, Paul Thomas Anderson fascine avec des plans parfois longs et éprouvants, et un montage illustrant autant un face à face qu’une dépendance.

Esthétiquement, le film est élégant et porte en lui tout le charme des années 50 qu’il décrit en sous texte, comme dans ce grand magasin où Freddie est photographe.
Tourné en 70mm, le format phare des années 60, The Master capte une atmosphère surannée délicieuse. La bande son écrite par Jonny Greenwood, guitariste prodige de Radiohead et déjà compositeur de celle de There Will Be Blood, est agrémentée des douces voix d’Ella Fitzgerald ou Helen Forrest. Les trois acteurs principaux sont nominés aux Golden Globes, Oscars et BAFTA et tous trois méritent de remporter ces prix, même si les jeux sont faits pour les Golden Globes, ils y étaient mes favoris.

The Master reste en tête des jours après sa découverte, la relation qu’il décrit perturbe mais envoute. Un grand film à découvrir ne serait-ce que pour sa musique, sa photo, ses acteurs, et l’évolution d’un cinéaste de génie.

4.5 / 5
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