The Immigrant

Cannes 2013 – Sélection Officielle

James Gray était l’attente du festival. Cinéaste confirmé comme l’un des plus intéressants de sa generation (avec Paul Thomas Anderson, dont il partage la garde alternée de Joaquim Phoenix), Gray aura mis le temps pour présenter son dernier opus THE IMMIGRANT. On sentait la sélection cannoise assurée, et le rendez-vous n’a pas déçu malgré un accueil critique froid.

Comprenons, Gray filme New York. Et en sort rarement. Dans la continuité de sa filmographie, THE IMMIGRANT se révèle être un prequel sur les thématiques et les personnages qui lui sont chers. D’une polonaise débarquant en ville, et tombant sous le coup d’un proxénète au grand coeur et à l’humeur changeante, Gray tisse un portrait d’une Amérique en pleine prohibition loin des classiques mafieux. Une ambiance noire et désespérée pour une histoire d’amour impossible, voilà un film reposant sur les deux interprètes principaux (Cottilard héritant pour une fois d’un rôle où elle parvient à jouer d’une composition sensible) et une réalisation parfaite mise en lumière par le talent de Darius Khondji.

On pourra toutefois reprocher un scénario manquant de rebondissements ou d’enjeux, ne se focalisant que sur l’histoire d’amour principale sans chercher à creuser plus loin. Le troisième homme, Jeremy Renner, n’est alors qu’un artifice de plus pour mieux tourner autour de Joaquim Phoenix et Marion Cottilard.  Mineur dans la filmographie de James Gray, THE IMMIGRANT est toutefois une magnifique porte d’entrée sur son cinéma, son univers, sa ville.

3.5 / 5