Terminator Genisys

Dans la catégorie des franchises piétinées des deux pieds par Hollywood, TERMINATOR est un exemple en soi. Deux films sérieusement encadré par un vrai créateur (James Cameron, 1984 et 1991), puis des troisième et quatrième opus (2003, 2009) inutiles, tentant de reproduire la recette originale sans vraiment y arriver. Leur succès moindre n’ayant pas entamé l’appétit des studios, la mise en production d’un 5e chapitre au aventures de l’indestructible Schwarzy (he’ll be back, après tout) nous laissait sur deux possibilités : un reboot pour relancer la franchise, ou l’enterrer.

On va tenter de vous résumer le massacre en règle qu’incarne TERMINATOR GENISYS : scénario inutilement complexe, sur fond de voyage dans le temps, dans lequel ère une troupe de comédiens laissés à l’abandon, armés, pour multiplier les scènes de baston contre des robots à diverses formes. On vous passe les spoilers qui sont affichés en grand dans la campagne promo du film ; rien ne vous est caché avant votre entrée en salle (si tenter que vous le souhaitiez). Dans cet élan de refonte totale, avec des moyens (l’un des plus gros budgets de l’année), on s’étonne de l’absence totale d’audace. Si l’histoire se veut compliquée, c’est en apparence, et surtout pour livrer une suite de rebondissements (et dialogues) sans véritable surprise. Encéphalogramme plat du blockbuster à gros effets.

Dispersés au milieu des restes de la mythologie de Cameron, Emilia Clarke ne peut pas grand chose. Certes charmante, elle manque simplement de caractères pour prétendre marcher dans les pas d’une Linda Hamilton version TERMINATOR 2. Si Jai Courtney confirme son absence totale de charisme (pertinent pour un comédien habituée à enterrer les franchises, wink wink DIE HARD 5), on a un peu de peine pour les seconds rôles, J.K. Simmons en tête, qui passe par là sans vraiment s’arrêter. A l’image de cela, le réalisateur semble se concentrer sur la construction visuelle de l’ensemble en oubliant son casting. Avec un humour lourdingue de temps à autre, GENISYS se veut second degré par instant (de vrais faux pas), joue avec des idées modernes, lifting 2015 du deuxième volet (Skynet est dans le cloud, ce qui ne change rien), en se croyant pertinent, et malgré la succession d’action sans arrêt (seul point fort du film) rate somptueusement son but. En espérant qu’on s’arrête là : le score au box office devrait faire réfléchir les pontes des studios. En théorie.

1 / 5