Snow Therapy

Le cinéma suédois se divise en deux grands courants, celui de Bergman sérieux, et celui de Roy Andersson pourvu d’un humour particulier. Récompensé au dernier Festival de Cannes par le Prix du Jury de la sélection Un Certain regard, Snow Therapy est un digne descendant de la filmographie d’Andersson.

Prenez une famille suédoise bourgeoise ordinaire où le père travaille beaucoup, la mère n’attend pas de surprise de son couple mais tous deux essaient d’avancer. Alors qu’ils sont en vacances aux Arcs pour skier, ils doivent faire face à un événement traumatique : une avalanche manque de les ensevelir pendant qu’ils déjeunent avec leurs enfants à une terrasse. Le père, apeuré, prend la fuite laissant sa famille. Mais comme personne n’est blessé, il va falloir vivre avec cette lâcheté. Le couple et le rôle du père sont mis à mal.

Visuellement, le film est magnifique et l’utilisation de son décor très inventive. La montagne est filmée avec grâce et majesté. Le tout sur la musique de Vivaldi ou dans un silence glaçant, l’écrin du métrage attend les sommets du beau. Et le fond me direz-vous ?

Le récit se déroule sur cinq jours et donne donc au film un rythme tout particulier. Le réalisateur prend le temps d’installer la routine du couple et de disséquer leur rancœur, mais n’oublie pas que le film est un thriller psychologique. Les situations imaginées par le réalisateur et les personnages qu’il présente nous mènent de surprise en surprise. Étonnamment, on ressent une grande tension tout au long du film en attendant l’inéluctable incident de plus. Car l’avalanche du début n’est que le déclencheur de conflits et remises en cause en cascade. Certains d’entre eux font même rire le spectateur et permettent alors de désamorcer une situation trop lourde : c’est aussi une farce que les comédiens (dont l’un des héros de la série Real Humans) portent avec brio.

Avec un film pince-sans-rire et tendu à la fois, Ruben Ostlund nous raconte l’orgueil et les faiblesses humaines dans une montagne aussi belle qu’étouffante.

4 / 5
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