Sin City

La tâche est ardue : parler de Sin City. Un ovni cinématographique à coup sûr. Avec les ovnis, on ne sait pas trop si l’on doit crier au scandale ou applaudir à chaudes larmes. Bon ok, lançons-nous : Sin City est du grand art. Il ravira les « intellos testostéronisés » et à vrai dire, je n’avais jamais pensé me cataloguer comme tel, mais après tout, pourquoi pas ?

L’histoire est sinueuse, elle se divise entre les lieux et les époques. C’est fait exprès, il faut que l’on se perde dans cette ville du pêché où rien ne sera épargné aux gens comme au spectateur (pédophilie, émasculation, corps dénudés, torture, démembrements, fusillades et giclades de sang…). Alors là comme ça, vous pensez au bon gros film d’action bourrin. Il n’en est rien ; je ne suis pas sûr que les fans d’action apprécieront tous Sin City. Car le film est conté, narré même, par différents protagonistes, parfois dans une prose hautement littéraire.

Suivez le flic Hartigan (Bruce Willis) dans son ultime lutte pour empêcher le viol puis le meurtre de la petite Nancy (11 ans) par un pourri, le fils d’un sénateur (Roark) ultra-puissant qui le protège.

Suivez Marv (Mickey Rourke, exceptionnel) dans son combat pour venger la mort de Goldie, la seule prostituée qui ait accepté de l’aimer malgré son physique repoussant. Et sombrez dans un complot mené par un cardinal, le cardinal… Roark. Lui est son disciple, un tueur insaisissable (Elijah Wood, pas une seule ligne de texte à prononcer), tous deux mangeurs d’humains. Mmmmm…

Suivez Dwight (Clive Owen) en héros au grand coeur mais cogneur quand même, voulant aider Shellie (Brittany Murphy) battue par son « copain » Jackie Boy (Benicio Del Toro en méchant… déglingué), et empêtrez-vous dans un autre complot destiné à faire éclater une guerre entre Old Town (le quartier tenu par les prostituées, où elles font la loi) et la mafia, et la police.

Enfin, n’oubliez pas Josh Hartnett au début et à la fin du film…

Toutes ces histoires s’entremêlent évidemment. Rappelons que le film est en « quasi noir et blanc », avec certaines couleurs ou matières accentuées pour lui donner une atmosphère particulière. La narration a parfois (souvent ?) ses longueurs, mais quand l’action est présente en revanche, on ne donne pas dans la demi-mesure. La présence de Quentin Tarantino y est évidemment pour quelque chose. Quelques scènes jouissives (la fusillade des prostituées : des filles super excitantes avec des mitraillettes qui descendent de vilains mafieux. Les plus fans y verront une référence à Jackie Brown, quand De Niro regarde une pub pour des flignues avec des filles…). D’ailleurs les références ne manquent pas. Frank Miller a même un rôle dans le film.

Bref, un seul visionnage ne suffira pas à comprendre tout ce que recèle Sin City. Après Kill Bill 2 (à mon avis le film le plus proche, côté narration-action), les fans de QT ne seront pas déçus par ce film de Rodriguez.

Quant aux fans de la série 24, ils seront ravis de retrouver Jude Ciccolella (Mike Novick, le premier secrétaire du Président Palmer) dans le rôle très différent d’un homme de main plutôt cogneur…

4.5 / 5
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