Ouvert la nuit, voyage initiatique au coeur de Baer

On aime beaucoup les tribulations d’Edouard Baer et sa troupe, passés de la télévision aux planches, jusqu’au cinéma sur les 20 dernières années. LA BOSTELLA et AKOIBON étaient déjà joyeusement bordéliques, loufoques, tendres. Son troisième film sera donc également « foutraque », plein d’envies et de gens qui passent. Baer se positionne comme le monsieur loyal d’un bordel sans fin, renvoyant la lumière sur les acteurs l’entourant. Film choral, film généreux, OUVERT LA NUIT est une déambulation parisienne qui redonne le sourire face aux incohérences du quotidien.

Un directeur de théâtre pas très sérieux, une administratrice sur les dents, une stagiaire avec du caractère, un auteur japonais, un singe, un acteur dans le costume d’un singe, des sous à récupérer, une soirée de folie, des techniciens en colère… OUVERT LA NUIT se veut foisonnant, sans vraiment de structure, ni d’histoire complète, mais avance sur un fil rouge : trouver l’argent nécessaire pour ouvrir le lendemain. On suit Baer et la formidable Sabrina Ouazani dans une fuite éperdue à travers Paris, cherchant des solutions, négociant des idées pour sauver le théâtre, ou juste rentrer chez eux.

OUVERT LA NUIT c’est surtout le rôle en équilibre d’Edouard Baer qui distribue la parole, gesticule, regarde, aime, discute. Et si finalement son personnage attire aussi bien les ennuis que la sympathie, c’est peut être pour mieux placer dans un dernier tiers de film le vrai Edouard Baer, l’homme derrière le comédien. Comme si existait au-delà de l’insouciance (de la création) des êtres fragiles, qui ont surtout envie d’être aimés.

4 / 5